Amnesty International, la défense de l’humain à géométrie variable

Amnesty International, la défense de l’humain à géométrie variable

La partialité de l’ONG n’est plus à démontrer. Mais nous allons quand même le faire.

Bien qu’elle s’en défende et s’auto-attribue le qualificatif de « stricte impartialité »1, le simple fait d’accuser Israël d’apartheid la disqualifie complètement2. Le fait de ne pas parvenir à qualifier les actes monstrueux du Hamas le 7 octobre, en simulant une pondération entre les responsabilités des uns et des autres, mais plutôt quand même la faute d’Israël, la disqualifie encore complètement3.

 

Un titre trompeur

Sous le titre trompeur « Israël : les groupes armés palestiniens doivent rendre des comptes pour les atrocités commises »4, c’est comme toujours un article qui finit par une charge contre Israël. Cinq jours après le massacre du 7 octobre, Amnesty International ne parvient pas à rendre compte de l’atrocité des crimes commis par les Palestiniens, quand bien même les détails étaient déjà abondants.

Sous la plume d’Amnesty International, les éventrations de femmes enceintes, les décapitations de bébés, les démembrements de corps, les personnes brûlées vives, les viols, les assassinats d’enfants etc. donnent : « des crimes cruels et brutaux, notamment des exécutions sommaires de masse et des prises d’otages, et […] des tirs de roquettes aveugles sur Israël ».

Après seulement 2 paragraphes, le naturel revient au galop « Les informations étayées concernant les crimes de guerre commis par Israël… » déclare en juge et justicière la Secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard.

Agnès Callamard, la secrétaire général d'Amnesty International

Agnès Callamard, la secrétaire général d’Amnesty International

Cette même Agnès Callamard qui nous assène que « massacrer des civils est un crime de guerre et rien ne saurait justifier ces attaques répréhensibles ». Et pourtant, un peu plus loin, elle le justifie tout à fait : « Les injustices et les violations des droits humains qui comptent parmi les causes profondes de cette violence doivent être traitées de toute urgence. »

Et si nous avions un petit doute sur QUI est concerné par ces violations de droits humains, la réponse est apportée aussitôt :
« Les populations civiles continueront de payer un lourd tribut tant qu’Israël n’aura pas démantelé son système d’apartheid à l’encontre des Palestinien·nes, ce qui suppose de mettre un terme au blocus illégal de Gaza ». Voilà qui est dit, et bien dit.

 

Vous rappelez-vous du titre de l’article ?

Titre de l'article d'Amnesty International France du 12 octobre 2023 sur les atrocités du Hamas

Amnesty International France, 12 octobre 2023

« Israël : les groupes armés palestiniens doivent rendre des comptes pour les atrocités commises ».

Oui, car on pourrait perdre le fil.

Donc après avoir décrit quelques scènes du massacre en pudiques termes, l’article va pouvoir se concentrer sur ce qu’il fait de mieux : le lynchage d’Israël, sous des airs de justicier, voire de juge totalement partial.

Citons la juge et chef de guerre Agnès Callamard :
« Alors que la riposte des forces israéliennes s’abat sur Gaza, Amnesty International insiste sur le fait qu’un bain de sang contre la population civile à Gaza et des sanctions collectives ne permettront pas de garantir la sécurité ni de rendre justice ».

La justicière, qui n’a pas vu le sang des bébés israéliens décapités, ni les mares de sang des ouvriers thaïlandais massacrés dans un kibboutz (son ONG parle pudiquement de « crimes cruels et brutaux »), visualise par contre parfaitement le « bain de sang contre la population civile à Gaza ».

La juge parle de « sanctions collectives » qui ne permettront pas de « rendre la justice ».

La cheffe de guerre estime que tout cela ne garantira pas la sécurité.

Pourtant, en général, quand des terroristes attaquent le Bataclan ou une école juive, le fait de les abattre ramène la sécurité. Pour un temps du moins. C’est ce que fait Israël, sauf que là, on n’a pas quelques terroristes, mais des milliers de terroristes, organisés, armés et entraînés par l’Iran, et qu’environ 3000 d’entre eux viennent de commettre des « attaques répréhensibles » en Israël.

Quant à son interprétation de juge et justicière, elle serait vraiment plus utile si elle documentait un peu les actions des « groupes armés palestiniens », ceux-là qui se cachent dans des écoles, des clubs de jeunesse, des hôpitaux, les planqués du Hamas qui ont leur QG dans l’hôpital Shifa de Gaza, ces « hommes armés » du Hamas qui tentent de fuir Gaza vers l’Égypte à bord d’ambulances du Croissant-Rouge.

Tout cela est largement documenté, et combattre ces « hommes armés » là ne constitue ni une sanction collective, ni un bain de sang contre la population civile palestinienne. C’est une guerre pour que plus jamais ne recommence le progrom du 7 octobre. C’est une guerre pour se défendre contre des terroristes lâches, dont la plupart des dirigeants millionnaires (merci l’UE) sont planqués au Qatar, et qui se sert de sa population comme bouclier humain.

Ces fameux boucliers humains dont Amnesty International France ne parle jamais. En fait si, mais jamais concernant le Hamas et les autres groupes terroristes palestiniens. Amnesty en a parlé concernant l’État islamique par exemple (« L’État islamique se sert de civils comme  » boucliers humains » »)

 

Les demandes

L’article finit par 10 demandes : 3 aux deux parties, 1 au Hamas, 1 à la communauté internationale, 5 à Israël.

Or à peu près tout ce que l’organisation demande est irréaliste.

1) Soit parce que les organisations terroristes de la bande de Gaza n’en ont cure :

• respecter le droit international humanitaire est le cadet de leur préoccupation ;

• réduire les dommages causés aux populations civiles est l’exact inverse de ce qu’ils recherchent, tant chez les Israéliens que chez les Palestiniens.

• libérer les otages civils (parce que Amnesty ne demande la libération que des otages civils) ne fait pas partie de leur stratégie pour le moment ;

• cesser les tirs de roquettes est contre nature, tant qu’ils en ont.

• Quant à cesser le feu, c’est également diamétralement opposé à leur but et leur raison de vivre : « Nous et la République islamique avons combattu l’ennemi sioniste au Liban, avec le soutien de la République islamique, nous sommes entrés dans la bataille à Gaza et en Cisjordanie, et ensemble nous lutterons contre les sionistes jusqu’à les chasser du dernier morceau de terre » déclare un membre du FPLP (plus exactement des Brigades du martyr Abu Ali Mustafa, branche armée du FPLP).

Mousa Abu Marzouk, haut représentant du Hamas, déclare à une télévision libanaise : « Ça doit finir, donc nous n’avons pas honte de le dire de toutes nos forces, il faut s’en débarrasser [d’Israël]. […] Nous allons recommencer un million de fois l’attaque* du 7 octobre » (* tient c’est drôle, Amnesty International emploie le même terme).

2) Soit parce qu’Israël applique déjà ces demandes, non pas parce qu’Amnesty International le demande, mais parce c’est un État de droit qui n’a rien à voir avec les jihadistes qu’il combat :

• Israël respecte le droit international humanitaire et prend toutes les précautions nécessaires pour ne pas infliger de dommages à la population civile :

– population prévenue par tracts et appels téléphoniques avant les bombardements (quelle armée fait ça?)

– couloirs humanitaires pour que la population civile fuie

– Israël laisse les camions chargés d’aide humanitaire pénétrer le sud de la bande de Gaza ;

Tracts largués dans le nord de la bande de Gaza pour que les habitants évacuent (13 octobre 2023)

Tracts largués dans le nord de la bande de Gaza pour que les habitants évacuent (13 octobre 2023)

• Israël respecte le principe de distinction, en visant des cibles militaire et stratégiques ;

• Les attaques contre des infrastructures civiles ne sont pas illégales si elles sont utilisées à des fins militaires, ce qui est le cas et largement documentés. Selon le droit de la guerre, cela rend ces infrastructures cibles légitimes.

Les attaques qui tuent ou blessent des vrais civils (pas des hommes du Hamas ou d’autres groupes armés habillés en civil) sont la conséquence de l’utilisation par ces groupes armés de sa population comme bouclier humain.

• Israël respecte le principe de proportionnalité. Ce principe n’a rien à voir avec une comparaison du nombre de victimes, mais impose de lancer une attaque uniquement si les pertes accidentelles de vies civiles ne sont pas excessives par rapport à l’avantage militaire concret escompté.

Sur la proportionnalité, lire : « Entre crédibilité et malveillance, que choisit l’UE ? »

Entre crédibilité et malveillance, que choisit l’UE ?

• Israël n’impose qu’un blocus partiel à Gaza en temps normal, et les Gazaouis ne manquent ni d’eau, ni d’électricité, ni de nourritures, médicaments, objets de loisirs et de divertissements etc. En revanche Israël contrôle ce qui rentre dans la bande de Gaza et qui peut être détourné à des fins terroristes pour faire des mortiers, des explosifs, des roquettes. Et visiblement, il ne le fait même pas très bien…

C’est pour cela que les appels d’Amnesty International sont inutiles. Ils n’ont pas pour but une amélioration de la vie des Palestiniens, mais uniquement une incrimination d’Israël. Si Amnesty voulait changer les choses, voilà ce qu’il ferait :

1- Enquêter sur les crimes du Hamas et des autres groupes terroristes. Ce qu’Amnesty International France ne répercute jamais. Car ce travail existe, mais en anglais (amnesty.org). Si vous tapez « Hamas » dans leur barre de recherche (Amnesty Intarnational France), vous ne verrez que 10 pauvres articles incriminant en fait Israël, et rien d’autre.

Or Amnesty International a publié un rapport en 2015 en anglais , détaillant l’utilisation de l’hôpital Al-Shifa par le Hamas pour ses tortures d’opposants palestiniens.

2-  L’incitation à la haine
Aucun travail sur l’incitation à la haine constante de la part du Hamas, du Jihad islamique, du FPLP, de l’Autorité Palestinienne. La documentation est abondante, voire surabondante.

3- les enfants soldats
Aucun travail sur l’enrôlement de jeunes palestiniens et leur endoctrinement dès le jardin d’enfants de la part du Hamas, du Jihad islamique, du FPLP, de l’Autorité Palestinienne. La documentation est abondante, voire surabondante.

4- les boucliers humains
Pourquoi Amnesty n’enquête-t-il pas sur les boucliers humains, les QG du Hamas dans les hôpitaux, les rangées de lance-roquettes dans les écoles, qui eux constitue non seulement un crime de guerre, mais sont responsables des victimes civiles palestiniennes (sans compter les Israéliens, pris pour cibles) ? Si Amnesty International était vraiment intéressé par la destruction d’infrastructures civiles, c’est là qu’elle devrait commencer.

5- Démontrer le système d’oppression des Palestiniens par le Hamas
Au lieu de se contorsionner et de faire des phrases indigestes où Amnesty International « démontre » que, et là nous citons in extenso : « les forces israéliennes avaient commis des actes interdits par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et la Convention contre l’apartheid à Gaza (ainsi qu’en Cisjordanie et en Israël), dans le cadre d’une attaque généralisée et systémique contre la population civile, dans le but de maintenir le système d’oppression et de domination des Palestinien·ne·s, ce qui constitue le crime contre l’humanité d’apartheid » (oui, on répète apartheid, ça enfonce le clou) ;

Pourquoi Amnesty International France ne se fait-elle pas l’écho du système d’oppression du Hamas qui maintient les Palestiniens sous une domination brutale, violente, totalitaire ? Un système qui exclut tout avenir, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la coexistence avec leur voisin hébreu.

Oui, pourquoi ?

Il y a un moment où les choses commencent par se voir. Et il ne suffit de pondre un communiqué offusqué contre « la vague inquiétante de dénigrement » pour se laver des accusations portées. Peut-être faut-il commencer par entendre ce qui est dit.

 

Bonus

Savez-vous qu’Amnesty International a longuement milité pour la libération des geôles égyptiennes de Ramy Shaath, « défenseur des droits humains » selon Amnesty ? Cet Égypto-palestinien (fils de Nabil Shaath), incarcéré en Égypte et accueilli en France en 2022, était à la manifestation parisienne du 5 novembre. Il y a déclaré, sur une tribune et micro à la main, qu’Israël avait « menti pour justifier cette guerre » contre le Hamas. « Le premier mensonge est de dire qu’Israël a le droit de se défendre. Israël n’a pas le droit de se défendre » ; « Le deuxième mensonge est de dire que la résistance du peuple palestinien serait du terrorisme ; le seul terrorisme est celui qui bombarde les hôpitaux, les enfants. »

Le jour même, Laurent Nuñez, le préfet de police, annonçait qu’il saisissait le procureur de la République de Paris pour ces déclarations.

 

1 Voir son communiqué de presse du 7 novembre 2023 : « Israël/Gaza : face à une inquiétante vague de dénigrement, Amnesty International France rappelle les principes qui président à son action« 

2 Voir notre dossier Apartheid : mensonges, relais de fake news de sa présidente, partis pris pas du tout impartiaux de cette organisation

3 Voir notre article : « Amnesty International : quand les Israéliens sont victimes, ils sont quand même coupables« 

4 Israël : les groupes armés palestiniens doivent rendre des comptes pour les atrocités commises, Amnesty International France, 12 octobre 2023, mis à jour le 25/10/2023


Souscrivez à notre Newsletter !

Vous aimez ? Partagez...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.