E- L’entre-deux guerres et la guerre d’usure

E- L’entre-deux guerres et la guerre d’usure

1- Réarmement du Hamas

La question aujourd’hui est de savoir comment empêcher le Hamas de se réarmer rapidement. Or le Hamas (et le Jihad islamique) sont relativement autonomes dans la production d’armes : ils utilisent des matières premières civiles, telles que des tuyaux, des canalisations, des phosphates (utilisées en agriculture notamment), des tours informatisées, du ciment.

Logo du Jihad islamique palestinien

Logo du Jihad islamique palestinien

Jihad islamique encart

 

C’est pourquoi sa propagande sur le « blocus israélien » va bon train pour que les Occidentaux fassent pression sur Israël afin que l’État hébreu laisse passer à Gaza tous les matériaux de construction. Le Hamas cherche à exploiter les besoins humanitaires et économiques légitimes des 2 millions de civils gazaouis qu’il tient en otage de son programme de gestion d’un État islamiste.

Après la fin du conflit, Joe Biden a exprimé son désir de « fournir une aide humanitaire rapide et de mobiliser le soutien international pour la population de Gaza et les efforts de reconstruction … d’une manière qui ne permette pas au Hamas de simplement réapprovisionner son arsenal militaire ».

C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire.

Après l’opération Bordure protectrice de 2014, un nouveau mécanisme supposé contrôler et surveiller l’utilisation du ciment entrant à Gaza, empêchant son détournement vers le réseau «métro» de tunnels de combat du Hamas, a totalement échoué. Le réseau de tunnels s’est au contraire agrandi.

«Depuis 2014, suffisamment de ciment et de métal sont entrés à Gaza pour construire environ 20 gratte-ciel de la taille de Burj Khalifa – le plus haut bâtiment du monde basé à Dubaï. La plupart de ces matériaux sont allés sous terre, dans le projet de tunnels du Hamas.»

Tunnel du Hamas avec homme arméComment aider Gaza à se reconstruire sans armer des terroristes ? La question reste entière. Aujourd’hui, l’Égypte tout comme Israël s’opposent au redémarrage des versements qataris au Hamas, tant qu’un nouveau mécanisme n’est pas mis en place pour que ces transferts d’argent à Gaza ne soient pas gérés par le Hamas.

Ce qui est sûr, c’est qu’en n’empêchant pas le Hamas de se réarmer – et en ne le désarmant pas, puisqu’il lui reste largement de quoi attaquer-, un nouveau conflit émergera tôt ou tard.

 

2- L’effet de surprise

le Hamas (comme le Hezbollah) a la plupart de ses roquettes et missiles déjà déployés sur leurs rampes de lancement, cachés dans des tunnels, des maisons, divers abris, principalement en zone civile. Ses hommes sont rapidement mobilisables. Les bataillons de Shuja’iya et de Jebaliya, par exemple, sont composés d’habitants de ces quartiers, que ce soient les combattants ou les commandants de bataillon. Le passage de la routine à l’attaque est donc très rapide, ce qui laisse peu de temps aux services de renseignement israéliens pour préparer la contre-attaque.

 

3- Endoctrinement et camps d’été pour enfants

La propagande n’est pas destinée qu’à l’extérieur. La première des cibles est la jeunesse palestinienne. En ce moment, à la veille des vacances, les recrutements vont bon train par les brigades Ezzedin al-Qassam pour remplir les camps d’été. Les adolescents et les enfants y subiront un mélange d’entraînement militaire et d’inculcation de la haine.

recrutement par le Hamas de jeunes Palestiniens pour les camps d'été militaires

Recrutement par le Hamas (brigades Ezzedin al-Qassam) de jeunes Palestiniens pour les camps d’été militaires

Camp d'été pour enfants du Jihad islamique

Camp d’été pour enfants du Jihad islamique

Jeune Palestinien dans un tunnel du Hamas, s'entraînant à la guerre pendant les camps d'été

Jeune Palestinien dans un tunnel du Hamas, s’entraînant à la guerre pendant les camps d’été

Camp d'été pour enfants du Jihad islamique : de jeunes subissent un entraînement militaire Camp d’été pour enfants du Jihad islamique : de jeunes subissent un entraînement militaire

Camps d'été du Hamas pour jeunes garçons Camps d’été du Hamas pour jeunes garçons

4- Guerre d’usure

Parallèlement aux cycles de guerre dont le Hamas est coutumier (2008-2009, 2012, 2014, 2021), la guerre d’usure qu’il mène contre Israël est, elle, continue.

Outre des rassemblements hebdomadaires le long de la barrière de sécurité Gaza/Israël depuis mars 2018, il y a l’envoi de ballons incendiaires. Ces ballons de baudruche sont les mêmes que ceux utilisés pour un anniversaire. Une jolie grappe colorée. Sauf qu’ils sont gonflés à l’hélium et attachés à des explosifs ou à des dispositifs allumés au préalable. Lancé depuis la bande de Gaza, ils sont poussés par les vents de mer sur Israël et provoquent d’importants dommages matériels et écologiques.

Le Hamas lance en Israël des ballons incendiaires qui provoquent d'importants incendies et dégâts environnementaux

Ballons incendiaires gonflés à l’hélium et lestés de charges explosives, envoyés en Israël avec le vent marin

Incendie en Israël près de la bande de Gaza dûs à des ballons incendiaires envoyés depuis la bande de Gaza

Incendies en Israël provoqués par les ballons incendiaires

Cela fait maintenant 3 ans que Hamas et Jihad islamique pratiquent ces lancers, avec pour conséquence des milliers d’animaux tués, et plus de 4200 hectares de terres brûlées depuis 2018 en Israël, selon Tsahal.

Les 15 et 17 juin 2021, des Palestiniens de la bande de Gaza envoient des ballons incendiaires en direction d’Israël. Ces ballons ont déclenché au moins 32 incendies, notamment sur des terres cultivées : vergers (citronniers, clémentiniers et mandariniers) et champs de blé appartenant aux kibboutz environnants. Pour la première fois, Israël a répliqué (le 16 juin) à ces tirs de ballons incendiaires, après plusieurs avertissements. L’armée de l’air israélienne a visé de façon très précise des caches d’armes du Hamas et d’autres installations terroristes à Gaza.

En réponse, le Hamas a fanfaronné, et son porte-parole, Fawzi Barhoum, a déclaré que « le bombardement des sites de résistance par l’occupation n’est qu’un spectacle, une mise en scène du nouveau gouvernement pour tenter de remonter le moral de ses soldats et de ses commandants après son effondrement »…Le Hamas tente de présenter les ballons incendiaires comme une « action populaire » légitime contre Israël, ne devant pas être considérés comme une violation du cessez-le-feu. Ce qu’Israël réfute.

De plus, le Hamas est un adepte de la prise d’otage. On se souvient de Gilad Shalit, capturé en 2011 et retenu en otage durant 5 ans par le Hamas, et de l’échange de 1027 prisonniers pour le récupérer en 2011. Aujourd’hui, le Hamas détient deux civils israéliens : Avraham Mengistu, depuis 2014 (jeune homme par ailleurs qui souffre de troubles mentaux), et Hisham al-Sayed depuis 2015. De plus, le Hamas détient les corps de 2 soldats de Tsahal : Oron Shaul et Hadar Goldin, tués lors de l’opération « Bordure protectrice » en 2014.

Les 4 otages détenus à Gaza (de haut en bas et de gauche à droite) : Avraham Mengistu, Hisham al-Sayed, Oron Shaul et Hadar Goldin (décédés)

Les 4 otages détenus à Gaza (de haut en bas et de gauche à droite) : Avraham Mengistu, Hisham al-Sayed, Oron Shaul et Hadar Goldin (décédés)

 

A suivre : F- Conclusion et vidéo

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