B- Les chartes du Hamas

B- Les chartes du Hamas

Chartes 1988 / 2017

La charte fondatrice du Hamas de 1988, mélange de nationalisme et de fondamentalisme religieux, encourage les groupes armés à lancer des attaques dans le but déclaré de détruire l’État israélien afin qu’un jour, « la bannière d’Allah flotte sur chaque pouce de la Palestine ». Elle contient 36 articles fortement imprégnés de religion, le Coran y est abondamment cité, et elle affirme la centralité de l’islam dans le mouvement, l’impossibilité selon la charia islamique de partager la Palestine historique, l’exclusivité du jihad sur toute autre solution. Avec un antisémitisme du plus pur style.

En 2017, le Hamas adopte une nouvelle charte « à grand renfort de communication6». Le chef sortant su Hamas, Khaled Mashaal, la dévoile le 1er mai au Qatar. « La lecture des 42 articles de ce document et les déclarations de ses principaux dirigeants ne laissent cependant planer aucun doute sur la réalité des évolutions du mouvement islamiste palestinien. Elles sont principalement d’ordre tactique et sémantique. Sur la forme, si le Hamas gomme les références à l’antisémitisme apocalyptique dont sa charte fondatrice est truffée, il continue à définir le sionisme en termes politico-religieux. Il désigne notamment Israël comme une entité «illégitime» et «illégale». Il considère par ailleurs le mouvement national juif comme un « ennemi de la nation arabe et islamique» et une «menace pour la sécurité internationale7».

Si l’on doute encore de la manœuvre de communication pour faire le yeux doux à l’opinion publique, une simple comparaison de l’occurrence de certains termes est éloquente.

Comparaison des termes religieux entre la charte du Hamas de 1988 et celle de 2017

19882017
Allah846
Coran330
Jihad120
Prophète122
Mahomet / Mohamed / Muhammad etc. (toutes les orthographes)52
Total14610

On voit donc que le vocabulaire religieux est pratiquement totalement mis en sourdine. Et cela ne correspond pas du tout à une laïcisation du Hamas ! Pour peaufiner sa séduction vers le monde occidental, le Hamas va également introduire tout ce qu’il peut dans le langage des droits de l’homme.

Comparaison des termes "droits de l'homme" entre la charte du Hamas de 1988 et celle de 2017

19882017
Paix27
Tolérance12
Droit1540
Tous les droits y passent : naturels, du peuple palestinien, palestiniens, de notre peuple, au retour, des réfugiés, de l'homme, international, inaliénables, à l'autodétermination, légitimes, à la résistance etc.
Cause (dans le sens du droit)610
Humanitaire07
Humanité24
Femme (s)
(petite régression...)
122
Occupé (s) / Occupation / Occupant (e)018
Colonial (e) / Colonialiste / Colonialisme17
Agression / Agressif04
Judaïser / Judaïsation05
Juif (s)126
Illégal (e) / Illégitime04
Nazi (pour qualifier les Israéliens)40
Déportation (pour qualifier les Palestiniens)10
Israël31
- « Israël existera et continuera d'exister jusqu'à ce que l'islam l'anéantisse comme il a anéanti d'autres auparavant Israël existera et continuera d'exister jusqu'à ce que l'islam l'anéantisse comme il a anéanti d'autres auparavant (préambule)
- « Les pays arabes entourant Israël doivent ouvrir leurs frontières aux combattants des pays arabes et islamiques, afin de leur permettre de consolider leurs efforts et de se joindre à leurs frères arabes musulmans en Palestine. » (art. 28)
- « Israël, le judaïsme, les juifs défient l'islam et les musulmans. » (art. 28)
La seule occurrence est entre guillemets :
« [...] La création d'”Israël” est entièrement illégale et contrevient aux droits inaliénables du peuple palestinien et va contre sa volonté et la volonté de la Oummah [...] » (art.18)
TOTAL58117

 

1- Les invariants

Entre la charte de 1988 et celle de 2017, le fond n’a absolument pas changé. Seule la forme a changé, et cela dans le seul but de se rendre plus acceptable aux yeux extérieurs. C’est une opération de communication, ni plus ni moins. Le Hamas a tenté d’enlever les vocables agressifs et guerriers, pour le remplacer par un vocabulaire qui emprunte largement aux ONG de défense des droits humains. Malgré tout, il a du mal à cacher ses intentions.

Invariant n°1- La charte de 2017 est toujours très empreinte de vocabulaire religieux
Couverture de la charte 2017 du Hamas en arabe

Couverture de la charte 2017 du Hamas en arabe

« Qu’Allah, le Seigneur de tous les mondes, soit loué ! Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur Mouhammad […] ». (préambule/2017)
Au passage, tente de persuader que l’islam est une «  voie équilibrée et modérée du juste milieu » et «  une religion de paix et de tolérance ». Et même, « Il protège les adeptes des autres croyances et religions qui peuvent pratiquer leur foi en toute sécurité », en dépit des persécutions dont sont victimes les chrétiens. (préambule/2017). Ce qui est tout de même moins violent que « […] ils [les Juifs] s’attireront la colère de Dieu et la misère s’étendra encore comme une tente au-dessus de leurs têtes. Telles seront leurs souffrances parce qu’ils ont refusé de croire aux signes d’Allah et ont injustement assassiné les prophètes. […] » (préambule/1988). Après, on ne sait pas si c’est de l’humour… ? « L’islam est contre toute forme d’extrémisme religieux, ethnique ou sectaire et de fanatisme ». (préambule/2017) Toutefois, les références directes au Coran ont été enlevées par rapport à 1988. A contrario, cette charte 2017 emprunte au vocabulaire juif : « La Palestine est la Terre Sainte, qu’Allah a bénie pour l’humanité. » (art.7/2017)  Toujours plus soft que « […] Israël, le judaïsme, les juifs défient l’islam et les musulmans. » (art.28/1988).

Invariant n°2- La Palestine ne peut être que musulmane

« Le Mouvement de la Résistance Islamique [le Hamas] croit que la Palestine est un Waqf islamique consacré aux générations de musulmans jusqu’au Jugement Dernier. Pas une seule parcelle ne peut en être dilapidée ou abandonnée à d’autres. » (art.11/88). En 2017, le Hamas dit peu ou prou la même chose, mais de façon adoucie (toutes proportions gardées…). Exemple : « La Palestine est une terre islamique arabe. » (art. 3/2017)

Invariant n°3- Pas de possibilité de cohabiter avec Israël

Israël ne peut que disparaître. Israël n’est pas nommé comme tel, seulement « entité israélienne », « projet sioniste », « occupation sioniste » ou « usurpateur sioniste ». Quand il est nommé, c’est entre guillemets (une seule fois).

  • « Il n’y aura aucune reconnaissance d’une légitimité de l’entité sioniste. » (art. 19/2017)
  • « Son but [au Hamas] est de libérer la Palestine et de s’opposer au projet sioniste. » (Art. 1/2017)
  • « La Palestine, qui s’étend de la Jordanie, à l’est, jusqu’à la Méditerranée, à l’ouest, et de Ras Al-Naqurah, au nord [au Liban, 500 mètres au-delà de la frontière israélo-libanaise], jusqu’à Umm Al-Rashrash, au sud [Eilat – une plage porte ce nom aujourd’hui], est une unité territoriale indivisible. […]. » (art.2/2017)
  • « Jérusalem est la capitale de la Palestine. […] Aucune pierre de Jérusalem ne peut être cédée ou abandonnée. Les mesures prises par les occupants de Jérusalem, comme la judaïsation, la construction de colonies et les faits-accomplis, sont fondamentalement nulles et non avenues. » (art. 10/2017)
Invariant n°4- Le rejet des solutions politiques est un autre invariant entre les 2 chartes

Toutefois, la charte de 2017 tente d’adopter un vocabulaire plus mesuré et plus « légaliste ».
1988 : « Les initiatives et les soi-disant solutions de paix et conférences internationales sont en contradiction avec les principes de la Résistance Islamique. […] Ces conférences visent uniquement à installer des mécréants comme arbitres en terre musulmane. Depuis quand les mécréants rendent-ils justice aux croyants ? […] Il n’existe pas de solution à la question palestinienne, excepté le jihad. Les initiatives, les propositions et les conférences internationales sont une perte de temps et des tentatives vaines. » (art. 13/88)
2017 : « Les éléments suivants sont considérés comme nuls et non avenus : […] la résolution des Nations Unies sur la partition de la Palestine, et toutes les résolutions et les mesures qui en découlent ou s’y apparentent. La création d’”Israël” est entièrement illégale et contrevient aux droits inaliénables du peuple palestinien […] » (art. 18/2017)

On voit le ton voulu plus maîtrisé par le Hamas : on passe des « mécréants » qui se permettent de « rendre justice aux croyants », à un plus mesuré « Les éléments suivants sont considérés comme nuls et non avenus : la résolution des Nations Unies sur la partition de la Palestine » etc.

 

2- Les différences essentielles par rapport à la charte de 1988

 

2-1- Faire illusion sur les concessions territoriales

« Le Hamas estime qu’aucune partie de la terre de Palestine ne devra faire l’objet de compromis ou de concessions, indépendamment des raisons, des circonstances et des pressions, et peu importe la durée de l’occupation. Le Hamas rejette toute alternative à la libération complète et achevée de la Palestine, du fleuve à la mer. Cependant, sans revenir sur son rejet de l’entité sioniste et sans renoncer à aucun droit palestinien, le Hamas considère la création d’un État palestinien entièrement souverain et indépendant, avec Jérusalem comme capitale, selon les limites du 4 juin 1967, avec le retour des réfugiés et des déplacés vers les maisons d’où ils ont été expulsés, comme une formule de consensus national. » (art. 20/2017) [c’est nous qui soulignons]

« Le Hamas rejette toute alternative à la libération complète et achevée de la Palestine, du fleuve à la mer »

Ce point est important, car le Hamas veut faire illusion en faisant mine de concéder sur les « limites du 4 juin 1967 » (celles d’avant la guerre des Six-Jours). Cela fonctionne auprès de certains médias complaisants (ex. Libération qui écrit « De fait, le mouvement reconnaît officiellement les frontières définies en 1967 par l’ONU8»). Le Hamas parle de « consensus national », ce qui correspond au vocabulaire de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et de l’OLP. Ce n’est certainement pas une reconnaissance, maintenant ou à venir : c’est un pis-aller en attendant « la libération complète et achevée de la Palestine, du fleuve à la mer ». Le Hamas prend soin de le rappeler avant ce pseudo-consensus, comme il rappelle qu’il ne fera de toute façon aucun « compromis ou concessions » sur « aucune partie de la terre de Palestine », terre dont on connaît les frontières (art. 2, voir plus bas). Donc dire cela ou prôner ouvertement la destruction d’Israël, c’est du pareil au même. Mais ça fait mieux de le dire comme ça. Le Hamas est fondamentalement entier. Il n’arrive pas à mentir. C’est pourquoi Mahmoud al-Zahar, un de ses leaders, a affirmé depuis Gaza que la nouvelle charte amendée du Hamas ne contredisait pas son engagement fondateur, publié en 1988.

 

2-2- Enlever toute référence aux Frères musulmans

« Le Mouvement de la Résistance Islamique est l’une des ailes des Frères Musulmans en Palestine » (art.2/88). Il y a 5 occurrences du terme « Frères musulmans » dans la charte de 1988. Ceci n’apparaît plus dans la charte de 2017.

 

2-3- Enlever toutes les citations directes du Coran et les hadith

Comme par exemple : « Le Prophète, qu’Allah le bénisse, a dit : « Le Jour du Jugement dernier ne viendra pas avant que les musulmans ne combattent les juifs, quand les juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres. Les rochers et les arbres diront, O Musulmans, O Abdallah, il y a un juif derrière moi, vient le tuer. Seul l’arbre du Gharkad ne le dira pas, parce que c’est un arbre des juifs » (rapporté par Boukhari et Moslem). » (art. 7/88)

 

2-4- Enlever les termes polémiques sur le jihad, les Juifs, l’islam hégémonique

L’idée est de mieux se faire accepter par les associations humanitaires, ONG et instances internationales.

  • Donc exit « Notre bataille contre les Juifs » (Introduction/88).
  • Exit la référence aux Juifs nazis : « Dans leur traitement nazi, les juifs ne font aucune exception pour les femmes et les enfants. » (art. 20/88)
  • Exit le Protocole des sages de Sion : « Après la Palestine, les sionistes veulent accaparer la terre, du Nil à l’Euphrate. […] Leur plan est contenu dans « Le Protocole des Sages de Sion ». Leur conduite actuelle est la preuve de ce que nous avançons. » (art.32/88)
  • Exit les Juifs bellicistes : « Le Mouvement de la Résistance Islamique se considère le fer de lance du cercle de lutte contre le sionisme mondial. […] combattre les juifs bellicistes. » (art.32/88)
  • Exit les complots, les sociétés secrètes qui manipulent le monde entier (francs-maçons et autres Rotary clubs) « […] les ennemis complotent, […] Avec leur argent, ils ont mis la main sur les médias du monde entier […] Ils sont derrière la Révolution Française, la Révolution Communiste et toutes les révolutions dont nous avons entendu parler. Avec leur argent, ils ont mis sur pied des sociétés secrètes comme les francs-maçons, les clubs Rotary, les Lions et autres dans différentes parties du monde, afin de saboter les sociétés et servir les intérêts sionistes. […] Ils ont été derrière la Première guerre mondiale quand ils ont aboli le Califat islamique, réalisant des gains financiers et contrôlant les ressources. Ils ont obtenu la Déclaration de Balfour, créé la Ligue des Nations pour diriger le monde. […] Il n’existe aucune guerre dans n’importe quelle partie du monde dont ils ne soient les instigateurs. » (art. 22/88)
  • Exit aussi la volonté d’hégémonie mondiale musulmane, qui est la bannière des Frères musulmans : « Le Mouvement de la Résistance Islamique […] lutte pour hisser la bannière de l’islam sur chaque pouce de la Palestine. » (art.6/88)
  • Exit les références au jihad « Allah est son but, le prophète son modèle, le jihad sa route et la mort pour la cause d’Allah son plus haut souhait. » (art.8/88). « Face à l’usurpation, par les juifs, de la terre de Palestine, il devient obligatoire que l’étendard du jihad soit hissé […] Il est nécessaire d’instiller l’esprit du jihad dans le cœur de la nation afin que le peuple confronte l’ennemi et rejoigne les rangs des combattants. » (art. 15/88)

Il n’y a qu’une référence du Jihad dans la charte de 2017 contre 13 pour la charte de 1988 : « La résistance et le djihad pour la libération de la Palestine resteront un droit légitime, un devoir et un honneur pour tous les fils et les filles de notre peuple et de notre Oummah. » (art. 23/2017)

 

2-5- Séduire le monde occidental

Le Hamas ne parle plus des pays qui s’opposent à lui en des termes trop répréhensibles, comme par exemple « les valets du sionisme » (art. 7/88). La première phrase du préambule de la charte de 2017 est : « La Palestine est la terre du peuple palestinien arabe ; il en est originaire, il ne fait qu’un avec elle, il lui appartient, et c’est à partir de cette appartenance qu’il communique avec le reste du monde. » Le fait de parler de communication avec le reste du monde montre bien les efforts faits par le Hamas pour se faire accepter en-dehors de son cercle.

Pour séduire les occidentaux, le Hamas va puiser dans son vocabulaire et ses concepts : droits de l’homme, coexistence pacifique, paix internationale, rôle des femmes, place des chrétiens, droit à l’autodétermination, défense des opprimés, colonisation, racisme etc.

Rallier l’humanité
Rami Aman, Palestinien membre du Gaza Youth Committee (activistes pour la paix), emprisonné et torturé par le Hamas pour avoir participé à une visio-conférence en avril 2021 avec des Israéliens, pour parler de coexistence.

Rami Aman, Palestinien membre du Gaza Youth Committee (activistes pour la paix), emprisonné et torturé par le Hamas pour avoir participé à une visio-conférence en avril 2021 avec des Israéliens, pour parler de coexistence.

« Le Hamas croit également que la Palestine a toujours été et sera toujours un modèle de coexistence, de tolérance et d’innovation culturelle. » (art. 8/2017) « Le projet sioniste ne vise pas uniquement le peuple palestinien; c’est l’ennemi de la Oummah arabe et islamique […]. Le projet sioniste représente également un grand danger pour la sécurité et la paix internationales et la stabilité de l’humanité tout entière. » (art. 15/2017) «  Le Hamas rejette la persécution de tout être humain […] » (art. 17/2017), c’est d’ailleurs pour cela qu’il torture, emprisonne et tue, sans aucune forme de procès, toute voix contestataire.

Rallier les chrétiens

« La Palestine…est le lieu de naissance de Jésus-Christ, la paix soit avec lui ! » (art.7/2017) Toutefois, « Ses lieux saints islamiques et chrétiens appartiennent exclusivement au peuple palestinien et à la Oummah arabe et islamique. » (art. 10/2017). Notons que c’est une régression par rapport à la charte de 1988, où « Sous la bannière de l’islam, les fidèles des trois religions, l’islam, le christianisme et le judaïsme, peuvent coexister pacifiquement. Mais cette paix n’est possible que sous la bannière de l’islam. » (art. 31/88)
« Il [le Hamas] protège les adeptes des autres croyances et religions qui peuvent pratiquer leur foi en toute sécurité. » (art. 8/2017) Ce qui est notoirement très loin de la réalité, les chrétiens palestiniens en faisant les premiers les frais.

Rallier les féministes

« Le rôle des femmes palestiniennes est fondamental dans le processus de construction du présent et du futur, tout comme il l’a toujours été dans le processus historique palestinien. C’est un rôle central dans le projet de la résistance, de la libération et de la construction du système politique. » (art. 34/2017) A noter que la charte de 1988 évoquait aussi les femmes, mais comme des matrices, des « ventres » : « Le rôle de la femme musulmane n’est pas moindre que celui de l’homme musulman dans la bataille de libération. C’est elle qui fait l’homme. Son rôle dans l’éducation des jeunes est immense. » (art. 17/88) et d’ajouter : « Elle doit leur apprendre à remplir leur devoir religieux pour les préparer au rôle de combattant qui les attend. » (art. 18/88)

Charte du Hamas de 2017 en arabe, page 6

Charte du Hamas de 2017 en arabe, page 6

Se placer sur le terrain du Droit international
  • « un peuple qui veut voir ses droits garantis. » (préambule/2017)
  • « […] La création d’”Israël” est entièrement illégale […] ; elle viole également les Droits de l’homme garantis par les conventions internationales, avec en première place le droit à l’autodétermination. » (art. 18/2017)
  • « Le droit des réfugiés palestiniens et des Palestiniens déplacés à l‘intérieur du pays de revenir dans les maisons dont ils ont été chassés – ou où on les empêche de revenir – dans les terres occupées soit depuis 1948, soit depuis 1967 (c’est-à-dire dans la Palestine tout entière), est un droit naturel à la fois individuel et collectif. Ce droit est confirmé par toutes les lois divines, ainsi que par les principes fondamentaux des droits de l’homme et du droit international. » (art.12/2017)
  • «  Le Hamas […] appelle à la poursuite des criminels de guerre sionistes. » (art. 41/2017)
Se placer sur le terrain de la défense des opprimés

Afin de séduire les ONG humanitaires, le Hamas utilise leur vocabulaire : occupation, racisme, colonisation, soutien des opprimés.

  • «  C’est une religion [l’islam] qui prône la résistance à l’agression et le soutien des opprimés » (art.9/2017)
  • « La Cause palestinienne dans son essence est la Cause d’un pays occupé et d’un peuple chassé de sa terre. » (art. 12/2017)
  • « Le Hamas condamne également toute forme de colonialisme, d’occupation, de discrimination, d’oppression et d’agression dans le monde. » (art. 42/2017)
  • « Le projet sioniste est un projet raciste, agressif, colonial et expansionniste basé sur l’appropriation violente de ce qui appartient à d’autres ; c’est un projet hostile au peuple palestinien et à son aspiration à la liberté, à l’émancipation; un projet hostile au retour des Palestiniens sur leur terre et à leur autodétermination » (art.14/2017)
  • « […] un peuple qui continue de subir sur sa terre l’une des pires espèces d’occupation du monde. » (préambule/2017)
  • « Le mouvement sioniste, qui a pu avec l’aide des pouvoirs occidentaux occuper la Palestine, est la forme la plus dangereuse de l’occupation colonialiste qui a déjà disparu du reste du monde et doit disparaître de la Palestine. » (art. 17/2017)
  • « La question palestinienne est celle qui a des répercussions humanitaires et dimensions internationales majeures. Soutenir et appuyer cette Cause est une nécessité humanitaire et civilisationnelle et une question de vérité, justice et respect des valeurs humanitaires communes. » (art. 38/2017)
Ne pas passer pour antisémite

« Le Hamas ne lutte pas contre les Juifs parce qu’ils sont juifs, mais il mène la lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine. En réalité, ce sont les sionistes qui assimilent constamment le judaïsme et les Juifs à leur projet colonial et à leur entité illégale. » (art. 16/2017)

 

Télécharger les chartes (en français)

Charte 1988

Charte 2017

 

À suivre : C- Jérusalem et le Hamas

 

Notes

6  Extrait d’une article du JDD «Ce qu’il faut comprendre de la nouvelle charte du Hamas », 3 mai 2017

7  Id.

8  https://www.liberation.fr/checknews/2018/04/13/la-charte-du-hamas-mentionne-t-elle-la-destruction-de-l-etat-d-israel_1653537/

 

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