Entre crédibilité et malveillance, que choisit l’UE ?

Entre crédibilité et malveillance, que choisit l’UE ?

Un pays membre de l’ONU est victime d’une agression féroce d’un groupe que l’Europe classe elle-même comme terroriste. Dans sa déclaration du 16 mai dernier au Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Union européenne a choisi de sacrifier sa crédibilité et de poser d’emblée un diagnostic trompeur et malveillant à l’endroit d’Israël.

 

Le dôme de fer, système de défense israélien qui neutralise les roquettes en vol

Le dôme de fer, système de défense israélien qui neutralise les roquettes en vol

L’UE dit regretter « l’escalade continue de la violence à Gaza ». Mais faute de désigner le Hamas et ses séides comme les responsables exclusifs des violences, elle renvoie dos à dos Israël, pays démocratique et une phalange cruelle qui s’est incrustée à Gaza depuis 15 ans au prix d’une effusion de sang palestinien restée dans les mémoires. Depuis le 10 mai 2021, sans provocation ni incitation, le groupe terroriste Hamas a pris l’initiative d’écraser l’État voisin sous une pluie de missiles, arrosant d’engins explosifs ses citoyens, ses résidents, sa capitale, ses villes et ses villages.

L’UE ignore le principe d’identification des coupables et de caractérisation du crime, qui est au fondement du droit international.

En même temps, malgré l’évidence, la déclaration européenne omet de caractériser cette entreprise comme un gigantesque crime de guerre et de promettre à ses auteurs les rigueurs de la justice internationale.

L’UE ignore le principe d’identification des coupables et de caractérisation du crime, qui est au fondement du droit international. Mais elle interpelle Israël sur la « proportionnalité » de sa réponse et sur son respect du « droit humanitaire international ».

Israël impose à ses forces armées de périlleux efforts pour préserver les vies des civils, bien au-delà des prescriptions des Lois de la guerre

 

 

Or Israël exerce son droit légitime de défendre sa population, garanti par la Charte de l’ONU, dans le cadre du droit humanitaire international. Qui plus est, la proportionnalité de sa riposte est patente. Israël impose à ses forces armées de périlleux efforts pour préserver les vies des civils, bien au-delà des prescriptions des Lois de la guerre (connaissez-vous beaucoup de pays qui lutte contre des armées terroristes en prévenant chaque civil au téléphone de l’imminence d’une frappe et en lui laissant le temps de se mettre à l’abri ?).

 

le texte de l’UE impute sournoisement à Israël la responsabilité des pertes civiles inévitables découlant de la perfidie du Hamas.

 

Schéma montrant la portée des différents missiles du Hamas en Israël

Portée des différents missiles du Hamas

Pourtant, en soulignant l’impératif de « protéger les civils en toutes circonstances,» le texte de l’UE impute sournoisement à Israël la responsabilité des pertes civiles inévitables découlant de la perfidie du Hamas. Ces pertes de vie de civils doivent être explicitement imputées à l’agresseur. Pour être correctement évalué, le bilan des pertes civiles doit être rapporté à trois faits de terrain incontestables.

1) Les groupes terroristes qui ont déclenché les hostilités utilisent la population gazaouie comme boucliers humains pour préserver leurs opérations et leur propre longévité, ce que personne de bonne foi ne conteste pus aujourd’hui ;

2) Ces groupes souhaitent vivement obtenir un bilan de pertes humaines palestiniennes élevé pour induire des pressions internationales propres à paralyser le droit d’Israël de se défendre, et ;

3) Les missiles tirés, parfois de fabrication sommaire, retombent pour 30% environ sur Gaza, provoquant des pertes de vies supplémentaires imputées frauduleusement aux forces armées israéliennes.

La déclaration de l’UE souligne ensuite « le caractère insoutenable du statu quo ». Effectivement, les intérêts politiques, économiques, humanitaires, les plus essentiels de la population gazaouie ne seront jamais satisfaits sous la férule de phalanges terroristes conseillées et financées par les ayatollahs de Téhéran. S’efforcer d’en finir avec un statu quo qui pérennise la dictature du Hamas, en débarrasser autant les Israéliens que les Arabes palestiniens serait un noble et courageux objectif pour l’Europe, plutôt que débiter des incongruités sur « l’ouverture immédiate, durable et inconditionnelle des points de passage », une prescription d’ailleurs contraire au droit universel de se défendre. Incongruités ? Et pour cause, le premier convoi humanitaire d’urgence acheminé à Gaza depuis l’ouverture des hostilités a été pris sous le feu des têtes brûlées qui règnent dans l’enclave. Le convoi a dû faire demi-tour.

 

L’UE appelle aussi Israël à respecter « le statu quo mis en place en 1967 sur le Mont du temple/al-Haram al-Sharif ». Les piètres rédacteurs du texte européen auraient dû se souvenir que ce statu quo, octroyé en 1967 aux musulmans palestiniens pour garantir le libre exercice de leur culte – idée révolutionnaire au Moyen-Orient à l’époque – concédait la gestion du culte au waqf jordanien, mais conservait la charge de la sécurité à Israël. Dans ce régime, le Mont du temple/al-Haram al-Sharif n’est pas une enclave territoriale indépendante d’Israël mais un espace qui relève de sa souveraineté. Cette fonction le conduit à y maintenir l’ordre et la sécurité, comme dans les semaines qui ont précédé l’ouverture des hostilités par le Hamas.

La déclaration européenne se termine par la litanie des ukases, préjugés, indignations, biais et élucubrations qui caractérisent la diplomatie bruxelloise au Proche-Orient depuis plus de deux décennies et lui ont fait perdre une bonne part de son influence et de sa crédibilité.

Mais la solution du conflit plus que centenaire découlant de la naissance de l’État juif au sein de populations arabes n’est pas le sujet d’aujourd’hui. Aujourd’hui l’ONU doit traiter de l’agression d’Israël, pays démocratique et souverain au sein de la communauté internationale, face à des groupes classés par l’Europe sur sa propre liste des organisations terroristes. A l’UE d’être à la hauteur des circonstances pour être entendue.

Jean-Pierre Bensimon

 

 

Jean-Pierre Bensimon

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