Focus : Les obstacles à la paix
Les groupes terroristes palestiniens prennent souvent le devant de la scène lors des confrontations avec Israël, comme récemment le Jihad islamique début mai 2023. Mais on oublie qu’ils ont derrière eux non seulement l’approbation pleine, entière et assumée de l’Autorité palestinienne, mais encore que celle-ci met en œuvre tout un système de propagande et d’incitation qui gangrène – et pour longtemps- les perspectives de paix, ou à tout le moins de cohabitation avec Israël.
- Résumé de l’opération Bouclier et flèche
- Glorification de ceux qui prennent pour cible les civils israéliens, devenus des cibles légitimes après requalification en colons
- Fatah : la femme de 80 ans tuée par une roquette à Rehovot est un « colon »
- L’unité avec les terroristes plutôt que la réconciliation avec Israël
- Devine qui vient dîner ce soir ?
Résumé de l’opération Bouclier et flèche
Dans la matinée du 2 mai 2023, le Jihad islamique a lancé plus de 21 roquettes depuis Gaza vers Israël. En moins de 24 heures, jusque tard dans la nuit, plus de 100 roquettes ont été tirées par le Jihad islamique.
Israël a commencé à répliquer le 9 mai 2023, en frappant les infrastructures terroristes et en tuant de hauts responsables du Jihad islamique1impliqués dans les attaques à la roquette et qui planifiaient activement des attaques en Cisjordanie.
Au cours de l’opération de 5 jours, un total de 1469 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël, dont 1139 roquettes qui ont traversé le territoire israélien, tuant Inga Avramyan, une civile israélienne de 80 ans alors qu’elle tentait d’aider son mari paralysé à se mettre à l’abri dans la ville de Rehovot, et un ouvrier palestinien de 34 ans de la bande de Gaza travaillant en Israël. De plus, 9 civils israéliens et un Gazaoui travaillant en Israël, ont été blessés. 291 roquettes avec un lancement trop court ont atterri à Gaza, soit 20 % des roquettes lancées par les islamistes, tuant au moins 4 Palestiniens. Le Dôme de fer a intercepté 437 roquettes, soit un taux de réussite de 95,6 %.
Un cessez-le-feu négocié par l’Égypte a été annoncé le 13 mai 2023.
Glorification de ceux qui prennent pour cible les civils israéliens, devenus des cibles légitimes après requalification en colons
Les documents cités ci-dessous sont tout à fait représentatifs. En effet, l’institut de recherche israélien à but non lucratif Palestinian Media Watch (PMW) traduit et analyse les journaux, émissions de télévision, programmes radio, sites et médias sociaux, ainsi que les manuels scolaires contrôlés par l’Autorité palestinienne (AP) pour comprendre les messages que l’AP et les autres dirigeants palestiniens envoient à leur peuple. Fondé en 1996, Palestinian Media Watch est reconnu internationalement (surtout dans le monde anglophone, ses publications étant en anglais) pour ses recherches approfondies sur la société palestinienne.
Ce dernier conflit n’a pas échappé à la règle : pour l’AP et le Fatah, pas seulement le Hamas ou le Jihad islamique, tout Israël est une grande « implantation » illégitime et tous les Israéliens sont des « colons ». Tout civil est une cible, et une cible légitime.
Ce message est essentiellement destiné à l’Occident, manière habile de le toucher dans sa dialectique et de convaincre tous ceux qu’on peut que tuer ces gens-là, c’est non seulement permis, mais moralement justifié. C’est dans cette veine « colonialiste » que se sont greffés les notions d’occupation et d’apartheid.
Fatah : la femme de 80 ans tuée par une roquette à Rehovot est un « colon »
Inga Avramyan a été tuée par une roquette alors qu’elle tentait de mettre son mari handicapé à l’abri. La roquette a détruit son appartement qui se situe à Rehovot, à 30 km au sud de Tel-Aviv (voir carte).
Mais pour le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, Inga était un « colon » et Rehovot « une colonie » (vidéo postée le 11 mai par le Fatah dans laquelle le texte décrit les dommages « à la colonie de Rehovot »). C’est aussi le cas pour les habitants d’Ashdod, qui sont traités de « colons ».
Carte de la partie centrale d’Israël, centrée sur les villes israéliennes d’Ashdod et de Rehovot
Depuis des décennies, PMW a montré à travers sa recension des médias et prises de parole palestiniens que les Palestiniens, y compris le Fatah, voient tout l’État d’Israël
L’unité avec les terroristes plutôt que la réconciliation avec Israël
Palestinian Media Watch a largement documenté que l’AP et le Fatah se rangent toujours du côté des terroristes contre Israël. Cette fois ne fait pas exception. Le quotidien officiel de l’AP du 14 mai 2023, Al-Hayat Al-Jadida, les a glorifiés (« nos héros dans la bande de Gaza », tandis que le Fatah a appelé à la « coopération avec les forces » et a appelé à « renforcer l’unité de la lutte sur le terrain », soulignant « sa participation dans les zones de confrontation ».
L’héroïsation des tueurs de civils est si forte qu’outre la rémunération de leur famille, le don de leur nom à des camps de vacances, écoles, rues etc., ils sont placés à la droite du président de l’Autorité palestinienne.
Devine qui vient dîner ce soir ?
En avril 2023, lors d’un repas de rupture de jeûne du Ramadan au siège présidentiel de l’AP Ramallah, le président palestinien Mahmoud Abbas Abbas (élu pour 4 ans en 2005…) a invité du beau monde : des personnalités religieuses musulmanes et chrétiennes, des ambassadeurs et consuls, des membres de son gouvernement, des universitaires, journalistes, hommes d’affaires etc..
Mais qui Abbas a-t-il choisi pour s’asseoir à côté de lui à sa tribune ?
Un autre dirigeant de l’AP ? Un juge ?
Non.
Il a choisi Um Nasser Abu Hmeid – une femme mère de 6 terroristes2 responsables d’au moins 21 meurtres.
Avril 2023, le président palestinien Mahmoud Abbas invite à sa table (rupture du jeûn du Ramadan), Um Nasser Abu Hmeid
En mai 2018, en vertu de la politique de l’AP de rétribution des familles de terroristes, les paiements cumulés de l’AP aux fils et à la mère de cette famille terroriste s’élevaient à 1.007.611 dollars. Le statut de rôle-modèle pour cette mère de famille a commencé dès 2011, et il est amplement utilisé dès l’école.
Ce choix souligne l’idéologie de l’Autorité Palestinienne que Palestinian Media Watch a exposée à de très nombreuses reprises : les terroristes, dénommés martyrs, sont honorés et célébrés comme rôle-modèle, tandis que les membres de leur famille sont rémunérés à vie (cf. Le salaire de la terreur).
Alors, avec qui faire la paix ?
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1 Khalil Al-Bahtini, Tareq Izz Al-Din et Jihad Al-Ghannam, responsables du lancement de roquettes, ainsi que 10 autres personnes, principalement leurs proches, lors de frappes aériennes ciblées. Plus tard dans l’opération, a également tué des responsables du Jihad islamique Ayed Al-Husseini, qui remplaçait Al-Bahtini en tant que commandant des opérations ; Ali Ghali, commandant de la force de roquettes du Jihad islamique ; et l’adjoint de Ghali, Ahmed Abu Daqqa.
2 Rien que Nasser Abu Hmeid, membre fondateur desBrigades des Martyrs d’Al-Aqsa, responsable du meurtre de 7 civils Israéliens mais aussi de 5 Palestiniens accusés de « collaborer avec Israël ».