Élection de la 25e Knesset
L’Association France-Isaël, Alliance Général Koenig réaffirme son respect pour la démocratie israélienne.
On peut critiquer le système démocratique israélien, ultra-proportionnel et menant à une instabilité parlementaire. C’est ce qui a mené en effet les Israéliens à voter pour la 5e fois en 3 ans et demi ce 1er novembre 2022, afin d’élire leurs députés et donc un nouveau gouvernement (voir notre article de juin 2022, « La Knesset ou l’histoire d’une instabilité chronique »).
Toutefois, il faut rappeler que la démocratie, aussi imparfaite soit-elle, est un système trop rare dans le monde, et particulièrement au Proche-Orient. L’organisation d’élections libres et équitables est un progrès majeur, de même que le transfert pacifique du pouvoir, auquel se prépare le gouvernement actuel d’Israël.
Résultats
Sur les 39 partis en lice, seuls 10 ont dépassé le seuil de 3,25 % leur permettant d’obtenir des sièges au Parlement israélien. Les grands perdants sont le Meretz et le parti arabe Balad, qui ont perdu leur représentation au Parlement (Balad a quitté pour cette élection son alliance avec Hadash-Taal). Outre le parti du Premier ministre sortant (Yesh Atid) qui gagne 7 sièges, passant de 17 à 24, ce sont surtout les partis religieux (Sionisme religieux, Shas, Judaïsme de la Torah) qui profitent de cette élection, passant de 22 sièges à eux trois à 32 sièges dans cette 25e Knesset. Le Parti Sionisme religieux enregistre la plus forte hausse du nombre de députés, passant de 6 à 14 députés.
Le taux de participation a été de 70,6 % (soit 4.794.587 votants), dont 0,44 % de nuls, avec une disparité selon les villes.
Comme aucun parti n’a remporté la majorité des 120 sièges de la Knesset, la personne désignée par le président de l’État pour former le prochain gouvernement (vraisemblablement Netanyahu) devra s’allier avec d’autres partis pour former une coalition avec au moins 61sièges, et faire des compromis avec chacun d’entre eux.
La séance d’ouverture de la 25e Knesset aura lieu le mardi 15 novembre 2022, à 16h00, en présence du président de l’État. Les 120 membres de la Knesset prêteront allégeance à l’État d’Israël et à la déclaration qui leur sera lue.
Détail des résultats (en hébreu)
https://votes25.bechirot.gov.il/
Détail des 39 partis en lice
https://fr.timesofisrael.com/le-guide-du-toi-des-39-partis-en-lice-pour-les-elections-du-1er-novembre/#HaTzionoutHaDatitOtzmaYehudit
Le système électoral israélien
Le système électoral israélien est basé sur la représentation proportionnelle à l’échelle nationale, dans laquelle les électeurs élisent une liste de candidats plutôt qu’un candidat spécifique. Une liste peut être un parti politique unique ou une alliance entre partis.
Les partis et leur liste
Un parti peut choisir des organes représentatifs ou des personnalités qui ne sont pas membres du parti et ne sont pas non plus enregistrés en tant que parti. Par exemple, lors des élections de la 15e Knesset, la liste des candidats présentée par la Liste arabe unifiée comprenait des représentants du Parti arabe démocratique, un parti enregistré, ainsi que des membres du Mouvement islamique, qui n’est pas un parti politique enregistré.
De nombreux partis sont en lice à chaque élection et un nombre relativement important de partis siègent à la Knesset.
Seuil
Pour recevoir des sièges à la Knesset, une liste de candidats doit recueillir au moins 3,25 % des votes valides. Les 120 sièges à la Knesset sont répartis entre toutes les listes ayant obtenu au moins 3,25 % des suffrages valables.
Jusqu’aux élections pour la 13e Knesset, le seuil de qualification n’était que de 1 %. Il a ensuite été porté à 1,5 %, et lors de la 16e Knesset, il a été porté à 2 %. En mars 2014, le seuil d’admissibilité a été relevé à 3,25 %.
Durée des mandats
Un mandat complet à la Knesset dure 4 ans. Cependant, la Knesset peut décider, à la majorité ordinaire, de se dissoudre et de convoquer des élections anticipées. Cette décision peut provenir également du Premier ministre.
La Knesset peut également voter, à la majorité spéciale (80 membres), la prolongation de son mandat au-delà de quatre ans. Cela a été fait une fois, retardant les 8e élections à la Knesset en raison de la guerre du Yom Kippour (en 1973).
Cas particuliers
Ceux qui occupent certains postes officiels, tels que le président de l’État, le contrôleur de l’État, les juges ou les juges des tribunaux rabbiniques, les officiers de carrière et les hauts fonctionnaires, ne peuvent pas se présenter aux élections à la Knesset, sauf s’ils démissionnent de leur poste un certain temps avant les élections (durée déterminée par la loi en fonction de leur poste).
Répartition des sièges entre les listes
Le nombre de votes valides reçus par l’ensemble des listes qui ont dépassé le seuil de 3,25 % est divisé par 120, ce qui détermine le nombre de votes nécessaires pour obtenir un siège.
Ensuite, les votes excédentaires sont répartis entre les listes ayant le plus grand nombre d’électeurs- une méthode connue dans le monde sous le nom de méthode Hagenbach-Bischoff (de-Hondt), connue en Israël comme la méthode Bader-Ofer (c’est un peu plus compliqué, et le détail « Les maths derrière l’allocation des sièges » peut être consulté en anglais). Deux listes candidates peuvent signer un accord concernant la répartition des votes excédentaires entre elles avant les élections.
Qui devient membre de la Knesset ?
Les candidats d’une liste reçoivent des sièges à la Knesset selon l’ordre d’apparition sur cette liste. Par exemple, lorsqu’un parti obtient suffisamment de voix pour acquérir 10 sièges, les 10 premiers candidats de sa liste deviennent députés à la Knesset. Pendant le mandat de la Knesset, tout membre de la Knesset qui démissionne de son siège – ou décède – est remplacé par le candidat suivant sur la liste.
Plus de précision sur le système électoral israélien (en anglais)
https://www.gov.il/en/Departments/Guides/election-about-info?OfficeId=26857f24-4eaa-4032-a39d-5dc66d374ee3&chapterIndex=1