Interview // Yana Grinshpun – Idéologies, manipulations et Institut du Discours
Yana Grinshpun est linguiste, Maître de Conférences en Sciences du Langage (Université Paris III-Sorbonne Nouvelle), et fondatrice de l’Institut du Discours
Vous avez fondé cette année l’Institut du Discours. Quelles ont été vos motivations ?
Étant née en Union Soviétique et ayant vécu les dernières années du régime totalitaire qui a permis l’extermination de millions de personnes, au
nom de la paix et de l’amitié des peuples, j’ai été très tôt sensibilisée aux effets pervers des discours idéologiques et propagandistes. J’ai vu des gens qui croyaient au seul discours officiel possible et qui ne le mettaient pas en doute, j’ai vécu parmi les dissidents qui écoutaient en cachette les radios occidentales ou Kol Israël, interdits officiellement en Union Soviétique, et qui rêvaient de la liberté, la liberté non seulement de penser en dissonance avec l’idéologie dominante, mais aussi de pouvoir le dire.
Mes années universitaires en Israël m’ont montré que dans un monde libre, des idéologies différentes peuvent se confronter dans un espace social
sans que les opposants à l’idéologie dominante, qui existe dans toute société, soient envoyés en prison. Mais j’ai également vu, étant étudiante à l’université de Tel-Aviv, qu’il n’y a pas d’égalité entre les idéologies, que certaines sont tenues pour plus morales ou vertueuses que d’autres. Et que souvent la morale en question est une affaire de discours et pas des faits.
Après avoir suivi le parcours classique en linguistique en France, avec les plus grands linguistes français du XXe siècle, étant toujours fascinée par le pouvoir du discours sur la conscience et l’inconscient des gens, je me suis particulièrement intéressée au fonctionnement des discours idéologiques, voyant par mes propres yeux comment se transforment- sous l’influence de l’idéologie- les gens qui m’entourent dans l’espace académique, cet espace qui est souvent vu ou représenté comme « le sanctuaire du savoir et de la libre pensée ».
certains de mes étudiants […] agissent exactement comme agissait la jeunesse communiste endoctrinée »
Avec les années, j’ai trouvé « le sanctuaire » singulièrement idéologisé. L’analyse du discours qui m’a toujours intéressée y a pris une direction unilatérale et dogmatique. Les discours idéologiques enthousiastes de certains de mes étudiants, chantres de clichés comme « justice sociale », « discrimination des opprimés de la terre », « racisme systémique » m’ont montré que sans connaître le moindre fonctionnement de la langue et du discours, sans connaître l’histoire et la sociologie, sans avoir les moindres connaissances dans quelque domaine que ce soit, certains agissent exactement comme agissait la jeunesse communiste endoctrinée.
Ayant été amenée à travailler sur le discours antisémite et antisioniste, ayant été « formée » à l’analyse médiatique et politique de l’archive antisioniste par la fréquentation des travaux de Pierre-André Taguieff et par mes longues conversations avec lui, j’ai également constaté l’ignorance totale du public universitaire, censé être « savant », des mécanismes de fabrication de ces discours.
Par ailleurs, étant fortement impliquée, comme expert, dans la polémique autour du langage inclusif- une autre invention idéologique académique- j’ai découvert la méconnaissance ahurissante des fonctionnements de la langue et de ses usages chez un grand nombre d’acteurs sociaux impliqués dans ces débats.
J’ai également constaté une rapide disparition de l’éthique du discours, favorisée par le fonctionnement des réseaux sociaux, la massification de la « communication » et un étonnant retour de la confusion entre les mots et les choses, parfois entretenus par les « savants » qui profitent de l’ignorance dans ces questions.
L’Institut du Discours propose un programme de mise en perspective et de décryptage du fonctionnement de la langue, de son utilisation dans les discours idéologiques, de l’éthique du discours et des manipulations langagières.
Que propose l’Institut, et qui pense-t-il toucher ?
Le programme de l’Institut propose deux formules. La première formule est organisée en modules de formations spécifiques. Nous en proposons huit, chacune ayant pour objectif de montrer des aspects différents de l’utilisation de la langue dans des formations discursives particulières. Parmi les thèmes importants : la construction des mythes idéologiques, la fabrication des discours propagandistes, le succès des impostures dans les sciences humaines.
Ces enseignements s’adressent à tous ceux qui désirent découvrir les leurres du langage ordinaire, les différents usages de la langue dans les dispositifs idéologiques variés et les moyens rhétoriques et argumentatifs déployés par les idéologues et les propagandistes de tout bord :
- L’analyse du discours propagandiste
- Pseudosciences : en linguistique, histoire, médecine, etc.
- L’art de la rhétorique, l’art du débat
- L’esprit critique face aux discours (post)-modernes
- L’analyse du discours médiatique
- Comment aborder les sujets “qui fâchent”, les “sujets interdits” ou les “sujets sensibles”
- Les leurres du langage (fonctions psycho-politiques du langage)
- L’initiation à la critique textuelle
La deuxième formule comprend des conférences qui permettent d’aborder sous une forme condensée des thèmes importants : la construction des mythes idéologiques, la fabrication des discours propagandistes, le succès des impostures dans les sciences humaines, le fonctionnement de la censure aujourd’hui, etc.
Ces sujets s’adressent à tous ceux qui désirent découvrir les différents usages de la langue dans les dispositifs idéologiques variés et les moyens rhétoriques et argumentatifs déployés par les idéologues et les propagandistes de tout bord.
De telles formations ne sont-elles pas dispensées dans les écoles de journalisme, à Sciences-Po etc. ? Cet Institut comble-t-il un vide ?
Les écoles du journalisme proposent des cours sur la prise de parole en public ainsi que différentes introductions à la rhétorique. Ce n’est pas le but de l’Institut, qui se focalise sur l’analyse des procédés rhétoriques dans la perspective linguistique et argumentative.
Cela fait des années que je participe à des débats sur des sujets idéologiques et je vois que l’argumentation rationnelle passe rarement
Nous n’allons pas apprendre à nos élèves comment prendre la parole ou comment parler et gagner dans des joutes oratoires. Notre but est de travailler sur l’argumentation et de donner des moyens d’analyser les arguments, de comprendre pourquoi ils passent ou ne passent pas.
Cela fait des années que je participe à des débats sur des sujets idéologiques et je vois que l’argumentation rationnelle passe rarement. En m’inscrivant dans la continuité des travaux de Marc Angenot, j’aborde la problématique de la persuasion et de l’argumentation dans leurs rapports à l’histoire des idées, l’analyse du discours et les faits sociaux. La rhétorique ne sera pas abordée comme un art intemporel, mais comme un dispositif discursif spécifique, utilisé à un moment donné et qui s’inscrit dans le discours social avec ses préjugés, ses lieux communs, sa doxa et ses paradoxes.
Même si de nombreux cours de communication existent dans ces écoles ou à Sciences Po, ils n’abordent pas, ou très rarement, le fonctionnement des discours idéologiques
Des étudiants en journalisme me demandent souvent des consultations linguistiques en se plaignant du manque de cours de linguistique et d’analyse des médias fondée sur le fonctionnement du langage. Même si de nombreux cours de communication existent dans ces écoles ou à Sciences Po, ils n’abordent pas, ou très rarement, le fonctionnement des discours idéologiques, qui sous-tendent toute « communication » ou toute « information ». De plus, dans ces écoles, certains sujets ne sont enseignés que du point de vue de « l’idéologie dominante » (voir Sh. Trigano). De ce point de vue, on peut dire que l’ID comble un vide.
Vous parlez de slogans concernant des termes communément employés, comme « discrimination », « vivre-ensemble », « invisibilité » etc. Ces concepts ne peuvent-ils donc aussi recouvrir une réalité ? Peut-on concevoir d’utiliser ces termes en-dehors d’un discours idéologique ?
Pratiquement tous ces termes peuvent être utilisés ailleurs que dans le discours idéologique, qui plus est, ils peuvent avoir un emploi « non–sloganique » renvoyant à des réalités qui existent. Mais c’est leur usage massif dans les discours idéologiques qui m’intéresse. La discrimination renvoie à la différenciation des personnes en fonction de leur sexe, de leur appartenance ethnique ou religieuse, elle est considérée comme un délit. Mais voir les discriminations partout et proclamer leur existence afin de bénéficier soit de pouvoir, soit d’influence, soit de financements est un piège idéologique.
« Vivre-ensemble » est un néologisme qui apparaît dans le discours politique des années 70 et signifie très précisément une injonction de devoir partager un espace qu’on n’a pas forcément envie de partager.
Les mots ont une histoire et s’inscrivent dans la mémoire du discours. Le vocable : « vivre-ensemble » traduit en français le mot « convivencia », concept inventé par l’historien espagnol Americo Castro, pour construire un mythe de la coexistence paisible des Musulmans, des Juifs et des Chrétiens en Espagne médiévale (Al-Andalous). C’est ce qu’on enseigne aujourd’hui dans les écoles françaises. Or, les Juifs et les Chrétiens n’avaient pas les mêmes droits, ni le même statut sous le règne musulman, et leur coexistence était loin d’être paisible. Voir à ce propos les nombreux travaux des historiens espagnols, français et américains. « Vivre-ensemble » est un néologisme qui apparaît dans le discours politique des années 70 et signifie très précisément une injonction de devoir partager un espace qu’on n’a pas forcément envie de partager. Si au début de sa circulation dans les discours sociaux, ce terme pouvait s’appliquer de manière indifférenciée à toute situation de partage difficile (familles recomposés, voisinage…) il est vite devenu une injonction à l’acceptation non-négociable de l’immigration arabo-musulmane. Le « vivre-ensemble » est un maître-mot de l’idéologie où la conflictualité est considérée comme une expression d’intolérance à l’autre et non pas comme une composante inhérente au fonctionnement des sociétés humaines complexes. C’est un symbole linguistique à la fois du refoulement, et de la peur de la loi.
Vous parlez par exemple de « l’inclusivité » comme d’une « fabrication langagière », une « formule » obéissant à une idéologie, faisant croire aux gens que « les mots du langage sont les choses du monde ». Ne peut-on considérer que des changements dans le langage sont à même de modifier une réalité où la domination masculine a été (et est encore) la norme ? (Paul Watzlawick disait que « le langage ne reflète pas tant la réalité qu’il ne la crée »)
Le langage inclusif n’est pas un changement, c’est une invention idéologique fondée sur des prémisses linguistiques fausses. Avec un certain nombre de mes collègues linguistes, nous l’avons montré à maintes reprises dans des articles et des livres scientifiques.
La langue humaine permet de parler de tout et de tous, car c’est une institution symbolique à laquelle les termes comme « inclusif » ou « exclusif » ne se rapportent pas. Engendré au sein de l’institution universitaire, par ceux qui prétendent détenir le savoir légitime, diffusé par les médias complaisants, promu comme l’instrument de la justice sociale ainsi qu’un outil d’émancipation, l’inclusivité qui devient rapidement l’inclusivisme, qui est l’une des plus grandes impostures du début du XXIe siècle.
L’adjectif « inclusif » s’applique à une foule de noms qui émaillent l’espace social (presse, publicité, campagne électorales, offres d’emploi, restaurants, maquettes d’enseignements universitaires, culottes menstruelles, chaussures San-Marina, sorties, nature, environnement de travail, WC, etc.). Nous assistons également à l’essor des spécialités rémunérées qui se disent « inclusives » : conseiller ou référent inclusion, formateur inclusion. Les Universités mettent en place des enseignements « inclusifs », les entreprises construisent les toilettes « inclusives ».
Quand le mot « inclusif » est partout, et qu’il désigne des réalités hétérogènes comme la langue, l’écriture, l’environnement de travail, les cabinets de toilettes et diverses activités, il interpelle les linguistes. Loin de fonctionner comme un mot polysémique, il perd ses propriétés sémantiques, se vide de son sens ou de ses sens possibles, et devient un mot-rituel, une formule magique qui a une fonction de reconnaissance entre les individus fréquentables et les moins fréquentables.
Quel langage utilise la linguistique pour parler du langage sans tomber soi-même dans un discours de manipulation ?
Le langage humain a deux propriétés sémiotiques : lui seul permet de décrire les systèmes de signes non langagiers : logiques ou mathématiques, artistiques, esthétiques, etc. mais il peut aussi parler de lui-même. Le métalangage existe depuis que les hommes réfléchissent à la langue et à ses fonctionnements, c’est-à-dire depuis que les premiers outils descriptifs comme les dictionnaires ou les traités de grammaires apparaissent au sein de la culture humaine.
Jusqu’à aujourd’hui, on se réfère à l’Organon d’Aristote où ce dernier propose une discussion sur les « catégories » qui ont inspiré le métalangage occidental. Pour les linguistes, la description d’une langue n’est possible qu’à condition d’avoir un métalangage clair. La linguistique en tant que discipline n’aurait pas existé sans métalangage. Le métalangage est un système de signes qui a ses règles et sa codification. Toute étude du langage humain est en fait une étude métalangagière. La linguistique n’est pas concevable sans le métalangage. Lorsque les mots (les vocables, les syntagmes etc.) sont décrits selon un protocole élaboré et vérifiable, il n’y a pas de manipulation dans le sens idéologique. On peut bien « manipuler » le fonctionnement des pronoms ou des compléments verbaux pour faire ressortir leurs propriétés, mais cela n’a strictement rien à voir avec les manipulations idéologiques qui se font par le discours. La métalangue que nous utilisons en linguistique permet justement de montrer comment fonctionne la « manipulation » idéologique.
L’Institut propose également une méthodologie pour aborder les sujets « qui fâchent ». Peut-on donc parler du conflit israélo-arabe sans se fâcher ? Et peut-on en parler avec tout le monde ?
Non, on ne peut parler de tout, et rarement avec tout le monde. Lorsqu’il s’agit de la foi, aucun argument rationnel n’ébranlera votre interlocuteur dans ses croyances, car justement ces dernières ne relèvent pas de la raison.
Ce cours proposera également une réflexion sur l’impossibilité de la discussion, les frontières entre le débat argumenté et le débat, sur la limite qu’on atteint lorsqu’en face il n’y a que de l’adversité, de la mauvaise foi et du fanatisme. Savoir où s’arrête la discussion fait partie des savoirs à acquérir.
Comme personnellement, je me suis très souvent retrouvée dans les situations où il fallait affronter des types d’adversité différents (directe, indirecte, voilée, agressive, polie, haineuse etc.) concernant le conflit israélo-palestinien, par exemple (mais aussi l’inclusivité, l’idéologie de la transidentité, le communisme etc.) j’ai constaté qu’on peut toujours trouver des moyens d’exposer son point de vue. Justement, prenons le terme « apartheid ». Certains parmi mes étudiants disent, quand je leur demande ce qu’ils savent sur le terme « apartheid », que « c’est en Israël ». C’est en les questionnant, et en menant une argumentation historique, géographique, linguistique et factuelle que j’essaie de montrer le non-fondé de cette croyance, inculquée aux occidentaux par le discours politico-médiatique.
Au-delà des mots et des arguments, le cours propose également pour chaque sujet abordé, une introduction historique, la description du dispositif idéologique et discursif au sein desquels apparaissent les sujets « sensibles ».
Y a-t-il des sujets qui se prêtent plus particulièrement aux discours idéologiques ?
Dans la mesure où l’idéologie est un système d’idées, de croyances et de pratiques propres à un groupe humain (donc un phénomène collectif), et qui donne sens à l’existence des hommes au sein des collectifs, tout peut être objet d’un discours idéologique : l’identité, la sexualité, le langage, le travail, la manière de se tenir et de se vêtir, l’alimentation, les pratiques culturelles, le rapport à la mort, à la famille, au corps, à la nature, au sexe opposé, les attitudes à l’égard d’autrui, etc.
Par ailleurs, nous vivons à l’époque que Raymond Aron a qualifiée « d’effervescence idéologique » et nous pouvons constater que certaines idéologies sont plus visibles à un moment donné de l’histoire que d’autres, pour des raisons politiques : par exemple l’antisionisme, le néo-féminisme, l’écologisme, l’islamisme, le décolonialisme. Elles touchent à l’identité culturelle et sexuelle, à la manière d’être au monde, de s’emparer du pouvoir.
Lors d’une discussion avec une personne intelligente qui lit quotidiennement la presse, nous nous sommes vus opposer, concernant le prétendu apartheid en Israël, ceci : seuls des médias juifs ou affiliés le contestent. Aucun journal mainstream ne remet en cause qu’il y ait en Israël un apartheid. Que répondre à cela ?
Le discours officiel français est schizophrène : le peuple juif victime des exactions nazies est adoré, le peuple juif vivant en Israël est nazifié et accusé de crimes imaginaires.
La réponse de la « personne intelligente » montre bien quel est le statut des Juifs en France et quel est l’impact de la propagande anti-israélienne fondée sur l’ignorance massive et le pouvoir de manipulation des médias. Les « médias juifs » sont aussi suspects que tout ce peuple qui a osé cesser d’être une victime éternelle, morte à Auschwitz. Le discours officiel français est schizophrène : le peuple juif victime des exactions nazies est adoré, le peuple juif vivant en Israël est nazifié et accusé de crimes imaginaires. Il s’agit là de l’idéologie dominante post-nationaliste, allergique à l’idée d’identité nationale, au nom même de la Shoah. Cela explique pourquoi le dernier nationalisme moderne, le nationalisme revendiqué par l’État juif, est honni au prix des mensonges officiels soutenus jusque dans les plus hautes sphères de l’État en France (Voir par exemple les discours d’un ministre Jean-Yves le Drian).
Par ailleurs, les systèmes juridiques n’existent pas en vertu des dires ou des croyances des hommes politiques ou médiatiques pour qui l’éthique semble être une notion inconnue. L’apartheid est un régime de ségrégation systématique et institutionnalisée mis en place en Afrique du Sud entre 1948 et 1991 par la minorité blanche afrikaners à l’encontre de la majorité noire au nom de la supériorité de la « race blanche » sur la « race noire ». Il s’agit donc d’une réalité spécifique, ancrée dans une histoire et dans une géographie particulière. La ségrégation raciale a existé en Afrique du Sud, inscrite dans la loi, institutionnellement, et de facto, l’accès à la propriété immobilière, l’inégalité de l’enseignement, etc. ont ainsi construit une société dont la mixité était juridiquement impossible.
Pour revenir aux mots et aux choses, ou plutôt aux faits, regardons la réalité1. Les Arabes Israéliens ont exactement les mêmes droits que les Juifs : ils sont médecins, (une visite à n’importe quel hôpital suffira pour voir œuvrer ensemble les infirmiers, infirmières, médecins et docteurs arabes israélien et palestiniens qui ont étudié dans les universités israéliennes), juges, professeurs, sportifs de haut niveaux, maîtres d’école, peintres, journalistes, hommes politiques etc. Les Arabes israéliens et palestiniens sont présents dans l’ensemble des institutions israéliennes, ce qui est loin d’être le cas pour les Juifs, qui sont interdits d’accès à certains territoires palestiniens. Toutes les villes israéliennes sont habitées par des Juifs et des Arabes. Nazareth est majoritairement arabe. 20% de tous les étudiants en Israël (dernières statistiques) sont Arabes israéliens et palestiniens. Les médecins arabes israéliens et palestiniens travaillent dans les hôpitaux israéliens. Un parti arabe Ra’am a 5 sièges à la Knesset, le parti Hadash-Tal en détient cinq aussi. Ils présentent les intérêts des Arabes Israéliens et des Arabes Palestiniens. L’un d’eux, Mansour Abbas est proche des Frères Musulmans, mouvement islamique.
Donc, même si, selon « la personne intelligente », les médias juifs ne sont pas crédibles, la réalité, elle, ne peut être niée. C’est aussi l’une des fonctions de l’Institut du discours d’enseigner à croiser les discours avec l’histoire et les réalités géopolitiques.
1 Voir notre dossier « apartheid »