Édito // L’AFP sait
De graves événements envahissent la réalité au quotidien. Il suffit de mettre l’histoire en perspective, pour comprendre que les affirmations sans preuve d’une foule- accusations graves et répétées visant une même catégorie d’individus-, ont mené à des lynchages, des pogroms, des génocides. Cela a été vrai pour les Tutsis, les Tsiganes, les Juifs.
Aujourd’hui, situation inédite, c’est un État qui est l’objet de la vindicte populaire. Non pas pour ce qu’il fait ou qu’il ne fait pas, mais pour ce qu’il est. La propagande qui se déverse sur Israël a pris une ampleur mécanique, massive, brutale. Auparavant, on pouvait encore tenter de démontrer l’ineptie des accusations. La voix de la raison est devenue désormais inaudible. Noyée dans la masse.
Oublions les propagandistes habituels comme Al-Jazeera, les médias palestiniens ; passons les relais complaisants d’Amnesty International, Human Rights Watch dans sa version actuelle, ou encore Mediapart, Politis, la liste est assez longue.
Mais l’AFP ?
Quand l’AFP titre « Une journaliste d’al-Jazeera tuée par un tir de l’armée israélienne en Cisjordanie », sans le moindre début de preuve pour attester l’origine du tir en-dehors de la propagande palestinienne1-, qu’en penser ?
L’AFP n’en est pas à sa première faute (Al-Dura, Jénine 2002 etc.)
L’AFP a un directeur de bureau en Israël. Il y a des filtres. Pourtant, c’est récurrent que la propagande palestinienne s’y étale comme un fait.
Trois représentants de l’État siègent à l’AFP. On serait en droit à tout le moins de leur demander des comptes2. Mais côté AFP, peu leur importe. Ils ont toujours une bonne justification pour leurs dérapages, même si leur charte les engage à fournir « des informations fiables » et « vérifiées » et interdit de rigoler.
Le pas de côté
Il faut cependant savoir que de nombreux Arabes ne sont pas dupes et font la part des choses, même si peu d’entre eux osent le dire par peur des représailles (cette même peur qui nous fait nous auto-censurer en France).
C’est pourquoi la position qui consiste à se décaler légèrement et à envisager de nouer – voire de renouer – des liens qui ont une réelle profondeur avec des Arabes et des musulmans est un pas de côté salutaire. Quand bien même cela peut sembler décalé de parler d’amitié israélo-arabe, entre attentats en Israël (19 morts), Palestiniens et Arabes israéliens chauffés à blanc par un endoctrinement quotidien, et réactivation de tous les mythes antisémites en France.
Les Accords d’Abraham aidant, on se rend compte qu’il y a une véritable curiosité des uns vis-à-vis des autres, des Marocains, Émiratis ou Soudanais voulant découvrir Israël, et inversement. Une immense envie de cesser ces décennies d’hostilité, stériles, meurtrières. Et un jour, ça fera même un sujet pour l’AFP.
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