Issawi Frej : « Israël n’est pas un État d’apartheid »
« Israël n’est pas parfait, mais c’est une démocratie attachée au droit international, ouverte à la critique », avait de son côté déclaré Yair Lapid
Par Times of Israel Staff 1 février 2022, 17:59
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Le député Issawi Frej (Meretz), membre arabe de la coalition au pouvoir, a rejeté mardi le nouveau rapport d’Amnesty UK accusant Israël « d’apartheid ».
le document était « rempli d’affirmations inexactes et discréditées, avec notamment une accusation profondément mensongère d’apartheid ». Ce qui « reflète l’incapacité d’Amnesty à comprendre l’histoire, le contexte et la nuance de la situation en Israël et sur les territoires de l’Autorité palestinienne, ou à comprendre les menaces bien réelles qui planent sur la survie et sur la sécurité d’Israël (…].
« Israël a de nombreux problèmes qui doivent être résolus, à l’intérieur de la Ligne verte et certainement dans les territoires occupés, mais Israël n’est pas un État d’apartheid », a-t-il souligné.
Le Mouvement réformé a condamné mercredi avec force le rapport d’Amnesty International, disant qu’en tant que critique « de l’occupation » et défenseur des droits des Palestiniens, il ressentait une « profonde déception » face à l’organisation.
Il a indiqué que le document était « rempli d’affirmations inexactes et discréditées, avec notamment une accusation profondément mensongère d’apartheid ». Ce qui « reflète l’incapacité d’Amnesty à comprendre l’histoire, le contexte et la nuance de la situation en Israël et sur les territoires de l’Autorité palestinienne, ou à comprendre les menaces bien réelles qui planent sur la survie et sur la sécurité d’Israël, des menaces qu’affronte le pays depuis le premier jour de son établissement ».
L’accusation d’apartheid « est avancée par une fausse équivalence faite avec la ségrégation formelle et rigide, le déni des droits politiques et sociaux fondamentaux et la déshumanisation qui ont été pratiqués par le régime d’Afrique du sud au fil des décennies. Et quelle qu’ait été l’intention d’Amnesty de différencier l’usage de l’apartheid et l’Afrique du sud, ce à quoi l’apartheid est associé le plus communément, l’organisation a échoué à le faire. »
Son sous-entendu [à Amnesty International] que l’établissement même d’Israël en tant qu’État juif, sa continuation en tant qu’État juif, sont des violations des Conventions sur l’Apartheid ; son échec à attribuer une responsabilité quelconque à l’AP […] ne font qu’ajouter à la nature fourvoyée du rapport
« Les citoyens arabes d’Israël ne vont pas avoir la même expérience de l’apartheid que ceux de Gaza, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de régime d’apartheid », avait soutenu Mme Agnès Callamard, dont l’ONG dit cependant vouloir éviter les comparaisons avec l’Afrique du Sud.
Le communiqué du Mouvement réformé ajoute que « Amnesty ne parvient pas à prendre en compte les inquiétudes sécuritaires légitimes d’Israël et les menaces génocidaires très réelles qui mettent en danger l’existence de l’État juif et démocratique d’Israël. Son appel à un retour des réfugiés et à des réparations, son soutien au BDS et à l’isolement économique et diplomatique d’Israël ; son sous-entendu que l’établissement même d’Israël en tant qu’État juif, sa continuation en tant qu’État juif, sont des violations des Conventions sur l’Apartheid ; son échec à attribuer une responsabilité quelconque à l’AP concernant le changement des conditions qui permettraient à tous de jouir de plus de droits, de plus de sécurité ; et son échec à reconnaître que seule une solution à deux États est la plus à même de résoudre les inquiétudes mentionnées dans le rapport sont profondément préoccupantes et ne font qu’ajouter à la nature fourvoyée du rapport ».
Dès lundi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid (Yesh Atid), avait vivement rejeté les allégations de l’ONG, précisant qu’elle « rapportait les mensonges répandus par les organisations terroristes », et demandé à Amnesty de « retirer » son rapport.
« Amnesty était naguère une organisation estimée (…) Aujourd’hui, elle est exactement le contraire », a-t-il déclaré accusant l’ONG d’être devenue « une organisation radicale ».
« Israël n’est pas parfait, mais c’est une démocratie attachée au droit international, ouverte à la critique », a-t-il argué, alors que son parti est en faveur d’un rapprochement avec les Palestiniens.
Et de l’accuser d’antisémitisme. « Je n’aime pas dire que si Israël n’était pas un État juif personne chez Amnesty n’oserait s’en prendre à lui, mais je ne vois pas d’autre explication », a-t-il dit.
« Les politiques cruelles d’Israël de ségrégation, de dépossession et d’exclusion à travers ces territoires tiennent clairement de l’apartheid », a estimé la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard lors d’une conférence de presse à Jérusalem, peu après la publication d’un rapport à ce sujet.