Edito // C’est quoi une amitié entre deux pays ?
Dans le monde des relations internationales, l’amitié est synonyme d’intérêts mutuels. Le langage diplomatique l’utilise allègrement pour enrober de vives tensions et atténuer des reproches (cf. les relations franco-israéliennes). Il est vrai que l’amitié entre deux pays peut aussi refléter des valeurs communes, et même se doubler d’une réelle amitié entre gouvernants, comme dans la relation Bill Clinton- Itzhak Rabin. Mais cela ne dure généralement pas.
Toujours est-il que l’amitié en politique revêt le grand avantage de permettre des relations en bonne intelligence, de maintenir un état de paix, même relative.
A contrario, le concept d’ennemi est utilisé pour interdire toute relation avec celui qui est considéré comme tel. C’est cette notion qu’utilise par exemple l’Autorité palestinienne pour condamner comme traître tout Palestinien qui a des relations qu’elles quelles soient avec un Israélien. C’est cette même notion qu’utilisent les boycotteurs quand ils stigmatisent une compagnie israélienne qui fait travailler des Palestiniens (Sodastream). Ou bien quand ils tentent d’entacher tout artiste ou conférencier israélien se produisant dans un pays tiers, et inversement, de dissuader tout artiste de se produire en Israël, fait qui s’illustre en dernier lieu dans la bataille entreprise par BDS pour saborder l’Eurovision en Israël.
Contre ceux qui opposent, clivent, victimisent les uns et « bourreautisent » les autres, et à rebours de l’amitié intéressée en politique, il y a l’amitié entre les peuples. Au travers des individus bien-sûr – touristes, étudiants en année de césure, jeunes en service civique…-, des universités, des rencontres inter-religieuses, des sociétés, des ONG et associations, des artistes, des chercheurs etc. Ceux-là s’estiment, tissent des liens, construisent.
Faire se rencontrer les gens est le meilleur remède pour que tombe l’écran occultant de la propagande anti-israélienne. Toutes les associations régionales de France-Israël qui organisent des voyagent en Israël vous le diront : ceux qui découvrent ce pays et ses habitants reviennent au pire nuancés, au mieux conquis.
C’est bien pour cela que les boycotteurs veulent empêcher tous ces contacts : car comment soutenir le mythe de l’apartheid israélien quand la réalité montre tout son contraire ?
Est-ce que des rencontres entre Israéliens et Français pèsent face à la nocivité des boycotteurs ? C’est un peu l’histoire de la fissure dans le mur édifié avec les parpaings du mensonge. Au départ, ce n’est qu’une fissure et le mur est bien là. Mais avec le temps, il se fragilise. Un jour il tombera. En attendant, à France-Israël, nous avons décidé d’être acteur de la fissure, de montrer la réalité israélienne et de porter haut l’amitié entre la France et Israël, entre les êtres de ces deux pays.