Bernard Kouchner dérape sur Radio J,
Bernard Kouchner, en déclarant sur Radio J, « Comment ne pas être antisémite quand on voit les dégâts de l’armée israélienne à Gaza ? », se trompe fondamentalement. Ce n’est pas la vision des destructions causées par Israël dans sa riposte qui alimente l’antisémitisme, mais plutôt la manière biaisée dont ces événements sont présentés et qui absout les terroristes de toute responsabilité.
L’antisémitisme ne découle pas des faits eux-mêmes, mais de leur déformation systématique pour les traduire en prétexte. Le narratif moralement biaisé condamne Israël pour avoir légitimement riposté à un groupe terroriste responsable du massacre du 7 octobre 2023 et qui détient à ce jour 101 otages.
Depuis le début de cette guerre imposée à Israël, la narration systématiquement hostile à Israël tente d’imputer à ce dernier la responsabilité des morts civils, en minimisant le fait générateur du 7 octobre et en omettant l’utilisation de civils, par le Hamas, comme boucliers humains. Que dire des plus de 2 000 tirs de roquettes ratés du Hamas et du Jihad islamique qui ont touché des zones civiles à Gaza ? Comment effacer cette responsabilité du débat public ?
Cette injustice révèle une « morale à géométrie variable » qui s’applique exclusivement à Israël, bien au-delà d’une critique politique légitime, souvent teintée d’une hostilité antisémite.
Bernard Kouchner oublie ou ignore délibérément que cette guerre n’a pas été initiée par Israël, mais lui a été imposée. Israël se défend contre des organisations terroristes qui visent explicitement sa destruction avant de s’étendre à l’occident. Pourtant, malgré cette réalité factuelle qui devrait en principe à elle seule légitimer la riposte et notre soutien, Israël est toujours pointée du doigt, tandis que les atrocités du Hamas sont largement passées sous silence.
En insinuant qu’il serait compréhensible que certains développent de l’antisémitisme à cause des actions israéliennes, Kouchner légitime une dérive dangereuse : l’amalgame. Selon cette logique, l’islamophobie pourrait-elle aussi être justifiée par les crimes du Hamas ? Une telle conclusion est à la fois fausse et dangereuse, alimentant les amalgames et divisions au lieu de les apaiser. Ceux qui, comme Kouchner, dénoncent habituellement les amalgames, devraient être les premiers à s’insurger contre ce genre de dérive.
Israël, chaque fois qu’elle se défend, est soumise à un traitement particulier, des critiques excessives et même des appels au boycott, comme lors des salons d’armement Eurosatory et Euronaval, ou à travers des appels à un embargo sur les armes à destination d’Israël. Ce traitement exceptionnel n’est infligé à aucune autre nation, même lorsque des pays comme la France, les États-Unis ou la Russie mènent des opérations similaires contre le terrorisme. Pourquoi cette fixation sur Israël ?
L’hostilité contre Israël ne se limite pas à la sphère militaire. Quand des femmes israéliennes sont kidnappées, torturées et violées par des terroristes, les mouvements féministes restent silencieux voire hostiles. Cette absence de solidarité révèle une morale à deux vitesses, l’acharnement contre Israël et l’indulgence envers ses ennemis alimentent les tensions et minent l’éthique universelle que l’on prétend défendre.
Au lieu de promouvoir une paix juste, ces récits biaisés renforcent les divisions.
Israël, comme toute autre nation, a le droit de se défendre contre ceux qui menacent son existence. Attribuer à Israël la responsabilité des victimes civiles, alors que précisément c’est son ennemi qui expose et instrumentalise cyniquement des vies humaines pour des objectifs de propagande.
Ceux qui, comme Kouchner, soutiennent ces dérives morales devraient en mesurer les conséquences. À force de promouvoir une morale sélective, c’est la crédibilité de cette morale elle-même qui s’effondre.
La vérité est que ce n’est pas l’action de l’armée israélienne qui nourrit l’antisémitisme, mais le récit qui diabolise Israël tout en dédouanant les terroristes. Ce double standard, inique et unique à Israël, doit être dénoncé comme étant la construction d’un prétexte pour justifier la haine antisémite.
Ariel AMAR
Président de France-Israel, Alliance général Koenig