L’UNRWA, la perpétuation du problème

L’UNRWA, la perpétuation du problème

L’armée israélienne vient de trouver à Gaza le gilet d’un terroriste du Hamas à côté de son badge d’identification à l’UNRWA. Rien de très surprenant, quand on connaît la genèse et la dérive de cette agence de l’ONU.

Gilet d'un terroriste trouvé par l'armée israélienne à Gaza, avec son badge d'identification à l'UNRWA, novembre 2023

Petit retour en arrière

L’UNRWA est l’agence des Nations Unies d’aide aux réfugiés palestiniens, créée en 1949. En 1949, l’UNRWA dénombrait 540.000 réfugiés palestiniens, en 1988, 2.125.000, et aujourd’hui, 5.9 millions….Normal, le statut de réfugiés palestiniens se transmet de génération en génération, contrairement aux 110 autres millions de réfugiés dans le monde.

Ces autres réfugiés à travers le monde ont droit à eux tous à une seule agence de l’ONU, le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés). 110 millions de réfugiés gérés par le HCR, moins évidemment les 800.000 Juifs expulsés des pays arabes, ceux-là n’ayant jamais dépendu d’aucune agence de l’ONU…Ils se sont débrouillés tout seul, comme des grands. Près de 260.000 ont trouvé refuge en Europe et en Amérique, certains y étant des années apatrides avant d’obtenir la nationalité du pays ; plus de 600.000 ont trouvé refuge en Israël, certains y ont vécu des années sous des tentes le temps que l’État hébreu construise des logements, et jamais les camps de tentes ou leurs nouveaux quartiers résidentiels ne furent baptisés « camps de réfugiés ».

Pourquoi le problème des réfugiés palestiniens est le seul problème de réfugiés qui n’ait pas trouvé de solution en 74 années ?

Pourquoi les pays arabes se sont toujours opposés à la dissolution de l’UNRWA et à son rattachement au HCR de l’ONU créé en 1951 ?

Comme le disait un ancien directeur de l’UNRWA, « Les États arabes ne souhaitent pas résoudre le problème des réfugiés. Ils désirent le conserver comme une blessure ouverte, un outrage aux Nations Unies et une arme contre Israël. » (il s’agit de Ralph Galloway, cité par Terence Prittie : « The Palestinians : People, History, Politics », New Brunswick, N.J, 1975).

Bien plus explicite, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Muhammed Salah al-Din, déclarait en 1949 : « En exigeant le retour des réfugiés en Palestine, les Arabes entendent leur retour en tant que maîtres, non comme esclaves. Plus explicitement, ils veulent la destruction d’Israël. » (« The Arab-Israel Conflict in International Law », Nathan Feinberg, Magnes Press, Hebrew University, 1970).

Extrait de l’émission « 24h Pujadas » du lundi 27 novembre 2023 sur LCI

Lire l’interview dans Atlantico dont parle Abnousse Shalmani : « Ces écoles palestiniennes sous contrôle des Nations-Unies dans lesquelles est enseignée la haine des Juifs et d’Israël »

 

UNRWA vs HCR

L’UNRWA, entretient une bureaucratie de 17.000 employés et a englouti, jusqu’en 1986, 2.939.774.915 de dollars de frais pour lesquels les États arabes ont toujours très peu cotisé. Les pays arabes se sont toujours opposés à la dissolution de l'UNRWA et à son rattachement au Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU créé en 1951. En effet, pour le HCR, n’est pas réfugié celui qui est déplacé à l’intérieur de son pays, ou qui devient citoyen d’un pays tiers, ainsi que les combattants et les criminels.

Aussi, selon ces critères, les 1,4 millions de réfugiés et descendants de réfugiés installés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ne sont plus des réfugiés, puisqu’il sont sous juridiction palestinienne. De même, les quelques 1,6 millions de réfugiés et descendants de réfugiés jordaniens ne sont plus des réfugiés, car ils ont la nationalité jordanienne. Reste, pour le HCR, 760.000 Palestiniens en Syrie et au Liban, mais seuls 40.000 sont véritablement réfugiés, les autres étant nés dans le pays d’accueil (les descendants).

Le HCR ne prend pas en compte les conséquences sur les descendants. Mais pour l’UNRWA, être réfugié, comme le stipule l’article 4 de la charte de l’OLP, est un statut transmissible aux générations suivantes, sans fin, irrémissible. Donc pour l’UNRWA, il n’y a pas aujourd’hui 40.000 réfugiés dont il faut effectivement régler le sort, mais 3,8 millions.

Par conséquent, les sommes allouées à l’UNRWA sont colossales, et les fonctionnaires palestiniens de l’UNRWA sont dans cette situation où leur salaire dépend de la perpétuation du statut des réfugiés.
Les réfugiés dans le monde
Le problème des réfugiés et des déplacements de population est le corollaire de toute guerre. […] Après la Première guerre mondiale, le déplacement de population entre la Grèce et la Turquie n'a pas été suivi par le rapatriement des exilés.

La Deuxième guerre mondiale a vu les citoyens de nationalité allemande expulsés de Tchécoslovaquie, et personne n'a réclamé pour les millions d'Allemands des Sudètes un droit au retour. En 1997, l'Allemagne a signé un traité acceptant que cette expulsion soit irrévocable.

Lors de l'indépendance de l'Inde en 1947, des millions de musulmans se sont repliés au Pakistan, où ils étaient majoritaires. Un mouvement inverse a eu lieu de Pakistan en Inde, ce qui a donné 13 millions de personnes déplacées entre l'Inde et le Pakistan à cette époque, pour lesquelles on n'a jamais entendu parler de droit au retour.

On pourrait encore évoquer le sort des millions de Vietnamiens, de Congolais, de Soudanais (pays au monde le plus affecté par le fléau des déplacements internes) etc. Les seuls à faire des réfugiés un ultimatum politique sont les Palestiniens.
Extrait du « Livre noire de l’Autorité palestinienne », C. Leuchter, ed. Café Noir, 2004

 

 

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