Hommage à Christian Poncelet, par G.-W. Goldnadel
C’est le 11 septembre j’ai appris le décès d’un ami d’Israël et d’un ami personnel . Christian Poncelet qui était la personnification de la conviction et de la fidélité. Son décès est survenu à Remiremont dans les Vosges,région dont il a été Président du Conseil Général, puis Sénateur de 1976 à 2014. Élu à la Présidence du Sénat en 1998, il a exercé sa haute fonction jusqu’en 2008.
Outre ses fonctions et activités officielles, telles que le mécénat dans le cadre de la relance du Musée du Luxembourg et création de la chaîne télévisuelle Public Sénat, il a également poursuivi l’attachement aux relations franco-israéliennes. En effet, il fut membre du Comité d’honneur de l’association France-Israël, Alliance Général Koenig. Comme nombre de ses prédécesseurs du reste, depuis Gaston Doumergue, Président du Sénat puis Président de la République, sous le Haut-Patronage duquel avait été fondé en 1926 le Comité Français des Amis du Sionisme- intitulé à l’époque France-Palestine et devenu France-Israël en 1948-, et plusieurs de ses prédécesseurs directs dont Gaston Monnerville et Alain Poher.
Israël à l’esprit
Dès novembre 2000, après que la seconde intifada a éclaté en septembre, Christian Poncelet, invité en tant que président du Sénat au dîner du Crif, déclarait : « Il me paraît […] indispensable de manifester notre solidarité envers nos compatriotes de confession israélite. Les actes odieux perpétrés contre des lieux de culte ou des écoles rappellent les heures noires de notre Histoire. »
A l’occasion du 80ème anniversaire de l’Association France-Israël, le jeudi 23 mars 2006, Christian Poncelet accueillait les membres de l’association dont il était membre par ces mots chaleureux : « L’association France-Israël, son nom depuis 1948 et la création de l’État d’Israël, rassemble au-delà des clivages et se veut exempte de tonalité partisane. C’est un exercice particulièrement difficile. Nous connaissons tous la complexité de la situation, la sensibilité des convictions et l’importance des enjeux. Mais parions que l’avenir, un jour, permettra à votre association d’utiliser, s’agissant d’Israël et de sa région, le mot « paix », juste, globale, respectant les droits de tous à vivre en sécurité sur la même terre. D’ici là, et même après, vous trouverez toujours au Sénat des amis, fidèles et disponibles. »
Israël au cœur
« Vive Israël !
Vive la France !
Vive l’amitié franco-israélienne ! »
Lors du toast qu’il prononça en tant que président du Sénat, à l’occasion du dîner offert en l’honneur de M. Shimon Pérès, Président de l’État d’Israël, mardi 11 mars 2008, Christian Poncelet insistait : « Comme dans toute amitié forte, les liens entre nos deux pays n’ont pas -comme vous le savez- toujours été sans vagues. Mais ils n’ont jamais connu l’indifférence. Ce qui nous rapproche est en effet -et de loin- plus fort que ce qui nous sépare et vous en savez quelque chose, vous qui avez rencontré la plupart des responsables politiques français de ces 50 dernières années. Sachez simplement, pour terminer, que l’accueil que le Sénat de la République française vous réserve aujourd’hui n’est pas inspiré par les obligations de notre charge, mais par le mouvement naturel de l’amitié et du cœur. Permettez-moi de lever mon verre et de proclamer haut et fort :
Vive Israël !
Vive la France !
Vive l’amitié franco-israélienne ! »
Lorsqu’il manifestait le mouvement naturel de l’amitié, Christian Poncelet parlait de son cœur puisque du 13 au 16 septembre 2009, il se rendit en Israël comme sénateur ; jusqu’à ces dernières années, il ne manquait jamais de répondre à nos appels et cette fois à titre personnel.
Christian Poncelet, que je me permets pour la première fois de tutoyer par dessus les nuages , nous ne t’oublierons pas. Pour la France, pour Israël, deux fois merci.
Hommage lui soit rendu.