Edito // Visite de Macron en Israël : beaucoup de bruits, et l’essentiel dans tout ça ?
Lors du déplacement du président français en Israël, pendant cet important voyage de commémorations et de rencontres, les médias ont mis en exergue l’image d’une algarade regrettable, un non-événement. Emmanuel Macron s’est emporté contre les services israéliens de sécurité lors de sa visite à la Basilique Sainte-Anne ? La belle affaire !
Il faut bien y revenir pour clarifier les choses, puisque cela a fait couler beaucoup d’encre. L’association France-Israël, Alliance Général Kœnig, par son président Ariel Amar, a fait partie de la délégation française qui s’est rendue en Israël avec le président Macron, les ministres Castaner et Blanquer, du 21 au 23 janvier 2020. N’en déplaise à certains, cette hausse de ton de Macron à l’entrée de la Basilique était tout à fait spontanée, et se trouvait de plus justifiée, tant le cafouillage général régnait. Ce défaut de communication- le président n’étant pas informé en amont de l’accord entre les services de sécurité français et israéliens-, s’est terminé dans le calme et l’apaisement.
Si nous demeurons fixés sur ce que les médias nous enjoignent de retenir, alors nous abolissons notre discernement, notre liberté, et nous passons à côté de l’essentiel. Ce qui est important réside dans l’affirmation claire et renouvelée d’Emmanuel Macron que l’antisémitisme est l’affaire de tous, que c’est même en priorité le problème des non-juifs ; que la résurgence de cette haine met en évidence nos faiblesses ; enfin, que l’antisionisme en tant que négation de l’existence d’Israël comme État est de l’antisémitisme.
L’essentiel réside dans le fait que lors de la cérémonie en mémoire des déportés de France dans la forêt de Roglit*, près de Jérusalem, Emmanuel Macron se soit laissé interpellé par une vieille dame qui l’a remercié d’honorer les morts, mais lui a aussi demandé de « protéger nos vivants ». Message bien entendu par le président français, qui a eu souvent l’occasion de dire que « sans doute, avons-nous raté quelque chose », que « l’indifférence contemporaine à l’antisémitisme » est un « poison » et « déjà une complicité ». Reconnaître ce qui ne va pas, c’est un préalable (obligé) pour redresser la situation.
Il y a d’un côté la symbolique du président français qui annule un point de son programme officiel pour aller avec l’ambassadeur français en Israël au Mur occidental, symbole de la Jérusalem juive. Et de l’autre côté, le pragmatisme avec l’engagement d’Emmanuel Macron à établir un dialogue stratégique entre Israël et la France afin de permettre aux deux pays de continuer de coopérer pour leurs intérêts communs, qui sont nombreux. D’ailleurs le président français a prévu de revenir prochainement pour une visite bilatérale, afin de développer et renforcer les liens déjà existants entre les deux pays**.
Alors de grâce, tentons d’avoir des événements une lecture plus généreuse, et en tout cas non dictée par ceux qui ne voient que par le petit bout de la lorgnette.
* La forêt de Roglit, à environ 30 km à l’Ouest de Jérusalem, abrite un Mémorial de la Déportation des Juifs de France, où sont plantés près de 74.000 arbres et sont gravés le nom des quelque 74.000 déportés juifs depuis la France. Ce mémorial est l’œuvre des Fils et filles des déportés juifs de France et du KKL (Fonds national juif, Keren Kayemeth LeIsrael en hébreu)
** Discours d’Emmanuel Macron à la communauté français en Israël, 23 janvier 2020, Jérusalem
J’avoue être troublé par cet éditorial. Notre sensibilité semble différente. Je ne peux que regretter le départ de GWG. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs, la même vision du conflit israeloarabe et du jeu pervers de la diplomatie française. Donc nos chemins se séparent. Tant pis.
Cher Monsieur, merci pour votre contribution. Je pense que nous avons au contraire de nombreuses valeurs communes, et notamment celle du dialogue, vous nous le prouvez ici. Mais là n’est pas toute la question. Nous ne sommes pas dupes des tours et détours de la diplomatie en général et de la diplomatie française en particulier. Nous pensons en revanche que c’est précisément lorsque l’on n’est pas d’accord qu’il est important de maintenir le dialogue, sans quoi les dérives et l’incompréhension creusent des sillons infranchissables. Nous ne nous posons pas en combattants mais en militants d’une cause qui est juste. Nous ne tirons pas à boulets rouge mais construisons des ponts. Merci à vous pour cet échange !
Nous respectons et apprécions vos réactions et commentaires, qui nourrissent le débat et la pluralité des points de vue. Il ne s’agit pas de défendre ou non le président français. On peut faire des reproches, il y a toujours de quoi. Il s’agit d’analyser ce qui ce passe sans se laisser entraîner sur la pente glissante, qu’elle soit le fait des médias en quête de sensationnel ou de la diplomatie prisonnière de ses ornières. Nous ne voulons pas nous situer au-delà du point de rupture, car nous croyons dans le dialogue. A tout le moins, nous sommes convaincus que l’absence de dialogue dessert la cause que l’on défend.
Bravo à l’Association France Israël pour votre réponse du 30 janvier 16h.
J’apprécie sincèrement votre respect du dialogue avec vos lecteurs.
Je le dis d’autant plus que d’autres sites pro-Israël, que je ne citerai pas pour ne pas leur donner de publicité, sont prompts à insulter les lecteurs qui postent un commentaire critique sur un article, voire à censurer ces commentaires.
Bravo encore et merci pour tous ce que vous faites.
Je suis très étonnée qu’à l’AFI Général Koenig, l’on justifie les foucades d’un chef de
l’Etat manquant cruellement de maîtrise de soi.
Parallèlement, je reste très gênée que l’on fasse servir les morts en déportation
à la com. de E. Macron, à Roglit ou au Memorial de la Shoah; cela cautionne sa
monstrueuse politique d’islamisation de la France qui se traduit, vous le savez, par
des égorgements de victimes innocentes, qu’elles soient juives commes MMes
Halimi et Knoll, dernièrement, ou le père Hamel, célébrant sa messe dans son
église, en son petit village de France.
Non, je ne comprends pas.
Comment l’Alliance France Israël ose-t-elle défendre Macron ?
Tout a été prémédité dans le cadre du « et en même temps »: l’esclandre dans la vieille ville, avec un accent en anglais qui n’est pas celui de Macron mais ressemble à celui de Chirac, visite au négationniste de Ramallah, etc.
Goldnadel, reviens, ils sont devenus fous !
Aller cirer les babouches d’Abbou Mazen, auteur de la thèse négationniste des années 80 à Moscou, et accordant depuis des années un « salaire » aux tueurs de Juifs en Israël, Macron est l’un des seuls (sur 47 !) chefs d’états à y être allé !
Ce champion du « en même temps », aurait pû éviter de le faire pour l’anniversaire de la libération d’Auschwitz.
Dénoncer dans ses discours l’anti-sémitisme-sionisme, et aller faire des mammours à cet antisémite notoire, ça fait pas un peu tâche ???
Pour moi, toutes les belles paroles que Macron a prononcées sont annulées, annihilées, par sa visite au chef des assassins Abbas et par le fait qu’à aucun moment il n’a mentionné les auteurs des assassinats de juifs en France (et ailleurs) : les fanatiques musulmans !
ce qui me choque c’est son attitude envers Mahmoud Abbas