Interview // David Bensaïd et EMI-Sion

Interview // David Bensaïd et EMI-Sion

Ce médecin est un sensible dans l’âme. Dès son internat, alors qu’il voulait être pédiatre, il renonce à cette spécialité à la suite du décès d’un enfant malade auquel il s’était attaché, à l’hôpital où il était interne.

Logo association EMI-SionQuand l’association EMI Sion est-elle née ?

« EMI Sion existe depuis 2004. À cette époque, je suis tombé gravement malade durant 2 ans et, en tant que médecin, j’étais de l’autre côté. J’ai alors mieux compris ce qu’un patient attendait d’un médecin et de ses proches : de l’écoute, de la bienveillance, de la gentillesse. J’ai aussi réalisé que le moral participait à la guérison et permettait de rassembler ses forces pour lutter au mieux contre la maladie.
En lisant durant cette période le Livre de Job, notamment, j’ai perçu certains messages qui m’ont touchés : avoir de la compassion, ne pas juger l’autre tant que nous ne sommes pas dans la même situation, indulgence et bienveillance, solidarité, amour … M’en sortant finalement grâce à cette bienveillance et l’amour de mes proches, je me suis dit que je devais partager mon expérience pour rétablir une certaine justice. Et quelle pire injustice qu’un enfant malade ? EMI Sion était née. »

Vous avez également fait des actions en France ?

« Dernièrement, nous avons fait un concert de musique Klezmer à Semur-en-Auxois (en Bourgogne), pour aider l’AZCO : Association de Zoothérapie en Côte d’Or, qui aide les enfants hospitalisés par la médiation animale, notamment les chiens thérapeutiques. »

Quel rapport avec la musique Klezmer tout d’un coup ?Logo association EMI-Sion

« Nous essayons de faire les choses par rapport à ce que nous aimons car EMI Sion est aussi une équipe d’amis qui aime la musique.
EMI Sion produit des musiciens de renommée, de jeunes talents. Actuellement, nous encourageons un trio de musique Klezmer qui est une musique née dans le « Shtetl », une musique juive d’Europe de l’Est. A Semur-en-Auxois, les musiciens venaient de Jérusalem, et ont joué au musée de Semur (où l’on trouve le modèle en plâtre du Génie de la Liberté qui trône sur la colonne de la Bastille). Il s’agit du trio qui se nomme « Creative Lev Band 007 ». Ils ont été très bien reçus par la ville de Semur-en-Auxois. Nous avons dû refuser des personnes pour le concert tant il y avait de monde. Les bénéfices sont allés à l’AZCO. »

Vous conservez des relations avec l’AZCO ? Avez-vous d’autres relations avec la France ?

Zoothérapie chien thérapeutiqueTout à fait. D’ailleurs l’association AZCO est venue présenter ce qu’elle faisait à l’Association France-Israël Dijon. Nous avons également eu des relations avec l’hôpital des Enfants Malades Necker à Paris il y a une dizaine d’années. Nous avions financé l’achat des coussins anti-escarres pour les bébés en réanimation .

Quels sont vos projets ?

Un concert à Raanana en Israël, le 26 mars, où nous avons le projet de créer une unité francophone de chiens thérapeutiques près de Haïfa. Notre partenaire Kathy se bat pour que le ministère de la Santé israélien autorise la venue des chiens thérapeutiques dans les hôpitaux et unités de soins ouvertes à tous les enfants malades.

Nous poursuivons aussi notre soutien à l’AZCO et d’ailleurs , en France, le 21 juin prochain, nous participons au programme culturel de la fête de la musique du château de Bussy-Rabutin (Côte d’Or) : ateliers de médecine sur le stress, concert le soir avec les musiciens israéliens qui joueront avec des musiciens locaux, du Klezmer, du jazz et d’autres musiques originales.

Château de Bussy-Rabutin

Château de Bussy-Rabutin

Quel est le rôle des animaux thérapeutiques ?

Il y en a plusieurs. Déjà, en présence d’un animal, les gens sont beaucoup moins stressés. Des études montrent notamment qu’en caressant des chiens, adultes ou enfants ont beaucoup moins de problèmes cardio-vasculaires. D’autre part, cela crée un lien entre le soignant et la personne malade. Au final, cela aide à la guérison.

N’a-t-on pas un problème d’hygiène avec les animaux à l’hôpital ?

Pas du tout, les chiens sont sous contrôle vétérinaire continu, et les animaux sont présentés aux malades qu’après accord du médecin responsable du service et accord de l’administration hospitalière.

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